Je
suis dans une grande, grande maison en ce moment, ça change. Fini les coins
étroits, bienvenus dans l’espace ! Des chambres, des salons, des bureaux,
des équipements, des salles d’eau… Ainsi, chaque matin, chaque soir, j’observe
derrière les grandes vitres de la varangue une grande case créole et la mer, un
terrain de foot et des arbres, les nuages. Le temps se joue des giboulées de
mars et malgré un soleil fort, le vent frais du soir et froid de la nuit nous
rappelle sans cesse que même à La Réunion, il y a un hiver. Un hiver fait d’un
ciel limpide et lumineux, au-dessus des montagnes, au-dessus de l’océan. Comme
le confirment les fleurs de cannes, seuls l’air moins suffocant et le goudron
qui ne brûle plus nous rappellent que ce soir le soleil ne se couchera pas au-dessus
de la mer, mais derrière les montagnes ; que la journée ne se terminera
pas à 21h (le mieux que l’on puisse espérer en été) mais à 17h30 ; et que
les nuits à la belle étoile sont dorénavant reléguées au repos, en attente
d’une température plus clémente. Cependant les vêtements d’été demeurent dans
les armoires et se portent chaque jour, il faudra juste rajouter quelques
artifices au fur et à mesure que le jour décline : chaussettes, guêtres,
bonnets, vestes voire même un pull si l’on s’aventure un peu plus dans les
hauts, c'est-à-dire à la maison (400m d’altitude). Dans ces moments il est
agréable de pouvoir compter sur soi-même et se tricoter le nécessaire, une
après-midi en allant voir les chats, ou bien un soir molletonnée à la maison.
Parfois je pense à l’été en France, chaleur, festochs, voyages, journées à
rallonge, tomates gouteuses, salades croquantes, rencontres… Alors je pense à
l’hiver en France, le froid vif, la peau qui s’hérisse chaque fois sous la
douche, la grisaille, la monotonie… Finalement, l’un dans l’autre, c’est bien,
un hiver à La Réunion… Et lorsqu’on travaille, c’est avec le sourire qu’on se
dirige, alors qu’il fait encore bien frais le matin, vers ces heures qui
amèneront du soleil et de la chaleur, de la mer et du vert, et une
pensée : il faut savoir apprécier, avancer…
Vivo en una gran,
gran casa últimamente, eso sí cambia. Se acabaron los rincones estrechos, ¡bienvenidos
en el espacio! Cuartos, salones, despachos, equipo, baños… Así, cada mañana,
cada noche, observo detrás de los inmensos vidrios de la varenga una casa
criolla y el mar, un estadio de fútbol y árboles, las nubes. El tiempo se juega
de chubascos alternativos y a pesar de un sol fuerte, el viento fresco de la
tarde y frío de la noche recuerda sin cesar que aún en La Reunión, hay un
invierno. Un invierno hecho de cielo límpido y luminoso, encima de las
montañas, encima del océano. Como lo confirman las cañas de azúcar, sólo el
aire que ya no sufoca y el alquitrán que ya no quema recuerda que esta noche el
sol no anochecerá encima del mar sino detrás de la montaña; que el día no se
acabará a las nueve sino a las cinco y media; y que las noches al raso están
ahora condenadas al descanso, en espera de temperaturas más clementes. Sin
embargo, la ropa de verano permanece en los armarios y se viste cada día, sólo
habrá que añadir unos artificios a medida que el día desciende: calcetines,
polainas, gorros, abrigos hasta un jersey si nos aventuremos un poco más
Arriba, o sea en casa (400m de altitud). En esos momentos es agradable poder
contar sobre sí mismo y tejerse lo necesario, una tarde cuando vamos a ver los
gatos, o bien una noche confinados en casa. A veces pienso en el verano en
Francia, el calor, los festivales, los días que se alargan, los tomates
gustosos, las ensaladas crujientes, los encuentros… Entonces pienso en el
invierno en Francia, el frío vigoroso, la piel que se eriza cada vez bajo la ducha,
el cielo gris, la monotonía… Finalmente, pensándolo bien, es agradable, un
invierno en La Reunión… Y cuando uno trabaja, es con la sonrisa que se dirige,
mientras el tiempo sigue aún fresquito por la mañana, hacia estas horas que
llevarán sol y calor, mar y verde, y un pensamiento: es necesario saber
apreciar, avanzar…
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