J0. Enfin je pars. Seule à nouveau. Une semaine. Une toute petite semaine. De vacances, d'oubli, de repos. Bien mérité le repos, bien mérité l'oubli… J'amène avec moi un peu de travail perso.
J1. La ville, Port
Mathurin. Non non, pas une ville, LA ville. Le marché, les samossas poissons,
quelques beignets et une pomme. Des commerces, des banques. Repérage de
l'artisanat. Je ne veux pas rester en ville… Sac au dos, jambes tantôt pliées
tantôt tendues, l'océan aux couleurs turquoises défile sur ma gauche. Un km,
deux. Anse aux Anglais. Rue au hasard sur la droite. Cent mètres, une colline.
Je monte. Une heure, deux heures. De loin la mer est vraiment belle. Ça monte.
Un peu.
Terre épineuse semi-aride. Quelques cabris, une
vache, un gros lézard et moi. Je monte. Quelques maisons, du reggae. Je
continue. Je monte. Je fatigue, le sac devient de plus en plus lourd.
Forêt épineuse. Rochers à escalader, le sentier
s'est évaporé. Je grimpe, je monte.
Ça redescend un peu. Je remonte sur l'herbe sèche.
Personne. Je monte, descend, marche, observe la vue devant et derrière. Je
fatigue un peu. Route. Goudronnée. Je marche, attends une éventuelle voiture.
Cinq minutes. Dix minutes. Beaucoup de minutes. Une voiture! Le pouce. Arrêt.
En route. Destination Pointe Coton.
La plage. Sable blanc, eaux limpides et de bleus multicolores. Fatigue. Vent. Beaucoup de vent. J'ai besoin de manger. Alors je dors. Sieste sur une "plage paradisiaque". Le vent frais me réveille. Je longe le sable, traverse une forêt à l'abri du vent. Maison d'hôte, trop chère. Hôtel, trop cher. "Tiens, j'ai fait une halte ici hier soir avec le taxi…".
Plage, repos. Pas de
commerces. Réflexion. "Où dormir?". Repos. Je me lève. J'ai faim. La
fatigue avale mon corps. J'avance, doucement. Vers un ailleurs. Vers je ne sais
où.
- Oh! C'est combien la
coco?
- 20 roupies. Donne à moi
un, lébon?
- Slurp slurp…merci!
Discussion. Groupe de
touriste. Les cocos disparaissent au fur et à mesure. Reprise de la discussion.
- Pas de problème! Ma
maison est là, juste à côté. Non, pas de problème. Viens, pas de problème. Oui,
les hôtels c'est cher ici. Non, toi, pas de problème! Moi j'ai déjà fait ça. Un
réunionnais aussi. Li lété trè conten! Je finis bientôt, pas de problème. Je
t'appelle et on part ensemble, pas de problème…
- Scrontch scrontch…
Je mange la coco. Fin de la
discussion.
J2. J'ai un nouveau soupirant:
il est beau, me fait sans cesse les yeux doux, plein de bisous et
s'endort auprès de moi le soir… Il s'appelle Chris Alanne Di et il a deux ans
et demi.
Et je fais quoi moi, avec
ce p'tit gars fourré dans mes bras? Je rigole. Avec papa et maman (Di et
Tirose).
Le ciel est nuageux. Le
vent permanent. Je reste à la case. Travail. Manger. Jouer. Discuter. Rigoler.
Travailler. Le soleil sort. Plage. Travail. Photos. Contemplation.
J3. Avec Di. Port Mathurin, bus. Courses. Grand
Baie, à pied. Voisinage, famille. Citronnade, si si, tu peux, cette eau n'est
pas insalubre! Petite promenade rupestre. Vent. Tu es mariée? Retour à Port
Mathurin, bus. Je continue seule.
Sac allégé au dos, pied
gauche, pied droit, l'océan aux eaux attirantes sur ma droite cette fois. Je
marche. Il fait beau. Bais aux Huîtres. Traversée. Belle ligne droite. Pick-up.
Pouce. Arrêt. En route!
Baie du Nord, Montagne
Plate, Tamarin, Mont Lubin… Finalement le chauffeur fait une grande boucle…
Découverte de la fourrière au bétail, vue sur l'aéroport entouré d'eaux plus
contrastées les unes que les autres, tour de l'île. Que demander de plus?
Un bon repas à la maison
(salade de concombre, sauté de foies cannelle/girofle, purée de citrouille,
riz). Une bonne douche chaude (au seau). Merci bonne nuit!
J4. Lever du soleil sur la
plage. Thé. Travail. Di et Tirose se disputent. Travail. Di va faire un tour.
Pause au soleil. Manger. Travail. Je vais me promener, pas loin. Monter
jusqu'à la route. Marcher. Une voiture, pouce. Arrêt. Quelques kilomètres.
Visite, retour. Je descends, une moto s'arrête. C'est Tofer! Mais où est le pick-up?
Ok, va chercher un casque, je t'attends là…
Ballade en moto. Ça cabote.
Le casque me tombe sur les yeux. Pointe Banane. L'océan, indigo. Des
discussions, instruisantes. Retour.
Di n'est pas rentré.
J5. Je me prépare pour faire
les courses à Port Mathurin. Di arrive. Il fait son sac. Prend son fils. Il
quitte la maison. "Viens avec moi, dans ma famille, pas de
problème!". Non, je reste.
Port Mathurin, bus.
Discussion avec Di. Chacun ses histoires. Arrivée. Achats, courses, rencontres.
Je pars après-demain. Sur le marché, Tofer encore! Décidément. Retour en
pick-up, l'arrière chargé de victuailles et souvenirs utiles de Rodrigues. Non,
je vais rester à la maison avec Tirose. Elle est seule. Demain peut-être…
Deuxième soirée entre
filles. Une pensée pour Di qui ne partagera pas avec nous ce succulent repas
(salade de papaye verte, poulpe, sauté de légumes, riz). Demain, dernière
journée.
J6. J'ai fini de travailler! Le ciel est bleu, le vent frais. Je pars. Pouce, Mont Lubin. Pouce, Grande Plaine Corail. Marche. Groupe de jeunes filles. Tu vas où? Je ne sais pas… Où est-on? Piment Reposoir. Ah… Nous marchons, ensemble. Ton copain est pas venu? Il n'a pas de passeport… Rires. Et que veux-tu faire après l'école? Marier! Marche. Photo. Séparation.
Chemin dans forêt, je prends. Marche. C'est un peu la cambrousse, plus de chemin. Je traverse. Bruit de voiture, la route. Je marche. Pas de voiture. Je marche. Une heure. Deux heures. J'ai faim. Je marche. Pas de voiture. Un bouiboui…
Des beignets! Où sommes-nous? Pointe Mao. Pointe Mao? Oui, il n'y a qu'une seule route, jusqu'en bas, après, il faut faire demi-tour… C'est exactement là où je voulais aller le premier jour. Message à Tofer. Je continue. Toujours pas de voiture. Vaches qui paissent. Quelques maisons. La mer au loin. Bleue. Turquoise. Profonde. Légère. Indigo. Bleu outremer. Émeraude. Verte. Le lagon entoure l'île et la part d'une robe douce et translucide. Je contemple. Respire. Je sourie. Merci.
Tofer arrive. Pause. Nuage
noir à l'horizon, on rentre. Dans le pick-up, pluie. Détour par des routes
inexplorées. Dernière approche de l'île. Pause face à la plage, retour. Adieux.
Dernier repas avec Tirose,
dernière douche chaude au seau, dernière insomnie durant la nuit.
J7. Levée aux aurores, prête
bien avant l'heure! Marche chargée, bus, au-revoir. Aéroport, attente. Carnet.
Mon séjour à Rodrigues aura été, une fois encore, complet. Tout ce que je
voulais accompli, et réalisées toutes mes envies. Sans planifier, sans prévoir.
Hasard. Alors merci. Mille fois merci.
Maurice transit. Cinq
heures. Tutti Fry, discussions, patiente attente, patiente impatience. Dernier
avion. Décollage. Arrivée la Réunion.
Retrouvailles attendues,
retour de voyage, retour aux envies…
.....................................................................................................
D0. Por fin, me voy.
Sola, de nuevo. Una semana. Una semanitita. De vacaciones, de olvido, de
descanso. Merecido el descanso, merecido el olvido… Traigo conmigo un poco de
trabajo personal.
D1. La
ciudad, Puerto Maturín. No, no una ciudad, LA ciudad. El mercado, los samosas
de pescado, unos buñuelos y una manzana. Comercios, bancos. Ojeada a la
artesanía. No quiero quedarme en la ciudad… Mochila en la espalda, piernas
plegadas, piernas desplegadas, el océano de colores turquesas desfila a mi
izquierda. Un kilómetro, dos. Ansa de los Ingleses. Una calle al azar a la
derecha. Cien metros, un montecito. Subo. Una hora, dos horas. Desde lejos el
mar es realmente precioso. El camino sube.
Un poco. Tierra espinosa semiárida. Unos
cabritos, una vaca, un lagarto gigante y yo. Subo. Unas casitas, ritmo de reggae. Sigo. Subo. Me estoy cansando, la mochila se hace cada vez más pesada. Bosque espinoso. Rocas para escalar, el sendero ha desaparecido. Escalo, subo. El terreno baja un poquito. Subo de nuevo sobre el césped seco. Nadie. Subo, bajo, observo la vista delante y detrás. Me canso un poco. Carretera. Asfaltada. Camino, esperando un eventual coche. Cinco minutos. Diez minutos. Muchos minutos. ¡Un coche! El dedo. Parada. Vamos. Destinación Punta Algodón.
Un poco. Tierra espinosa semiárida. Unos
cabritos, una vaca, un lagarto gigante y yo. Subo. Unas casitas, ritmo de reggae. Sigo. Subo. Me estoy cansando, la mochila se hace cada vez más pesada. Bosque espinoso. Rocas para escalar, el sendero ha desaparecido. Escalo, subo. El terreno baja un poquito. Subo de nuevo sobre el césped seco. Nadie. Subo, bajo, observo la vista delante y detrás. Me canso un poco. Carretera. Asfaltada. Camino, esperando un eventual coche. Cinco minutos. Diez minutos. Muchos minutos. ¡Un coche! El dedo. Parada. Vamos. Destinación Punta Algodón.
La playa. Arena blanca, aguas límpidas de azules multicolores.
Cansancio. Viento. Mucho viento. Necesito comer. Entonces duermo.
Siesta en una "playa paradisiaca". El viento fresco me despierta.
Bordeo la arena, atravieso un bosque al abrigo del viento. Casa de huéspedes,
demasiado caro. Hotel, demasiado caro. Playa, descanso. No hay comercios.
Reflexión. "¿Adónde dormir?". Me levanto. Tengo hambre. El cansancio
traga todo mi cuerpo. Avanzo, despacio. Hacia un allá. Hacia un no sé dónde.
- ¡Oh! ¿A cuánto el coco?
- 20 rupias.
- ¡Dame uno!
Scrach, scrach, corta el coco.
Slurp, slurp… Bebo el agua. ¡Gracias!
Conversación. Grupo de turistas. Los cocos desaparecen uno tras otro.
Se retoma la conversación.
- ¡No problema! Mi casa está aquí, justo al lado. No, no problema. Ven,
no problema. Sí, los hoteles son caros aquí. No, tú, ¡no problema! Yo, ya he
hecho eso. Un tío de la Reunión también. ¡Se fue muy contento! Acabo dentro de
poco, no problema. Te llamo y vamos juntos, no problema…
Scronth, scrontch…
Como el coco. Fin de la conversación.
D2. Tengo un nuevo
pretendiente: es guapo, me coquetea, me da muchos besos y se duerme a mi lado
por la noche… Se llama Chris Alanne Di y tiene dos años y medio.
¿Y qué hago, yo, con este machito entre los brazos? Me río. Con Papa y
Mama (Di y Tirosa).
El cielo está nublado. El viento permanente. Me quedo en casa. Trabajo.
Comer. Jugar. Conversar. Reír. Trabajar. Sale el sol. Playa. Trabajo. Fotos.
Contemplación.
D3. Con Di. Puerto
Maturín, en bus. Compras. Grand Bahía, caminando. Vecinos, familia. Limonada,
sí, sí puedes, ¡esta agua no es insalubre! Paseíto campestre. Viento. ¿Estás
casada? Retorno a Puerto Maturín, en bus. Sigo sola.
Mochila más ligera en la espalda, pie izquierdo, pie derecho, esta vez
el océano hecho de aguas atractivas está a mi derecha. Camino. Hace buen
tiempo. Bahía de las Ostras. Travesía. Bella línea recta. Pick-up. Dedo.
Parada. ¡En ruta! Bahía del Norte, Montaña Llana, Tamarindo, Monte Lubino…
Finalmente el chofer hace una gran vuelta... Encuentro con el depósito de
ganado extraviado, vista sobre el aeropuerto
bordeado de aguas más contrastadas las unas que las otras, vuelta de la isla.
¿Qué más pedir?
Una buena cena en casa (ensalada de pepino, salteado de higos
canela/clavos de olor, puré de calabaza, arroz). Una buena ducha caliente (con
el cubo). ¡Gracias y buenas noches!
D4. Amanecer en la
playa. Té. Trabajo. Di y Tirosa se pelean. Trabajo. Di sale a dar una vuelta.
Pausa en el sol. Comer. Trabajo. Voy a pasear, no muy lejos. Subir hasta la
carretera. Caminar. Un coche, dedo. Parada. Unos cuantos kilómetros. Visita,
regreso. Bajo, una moto se para. ¡Es Tofer! ¿Pero dónde está el pick-up? Vale,
ve a buscar un casco, te espero aquí…
Paseo en moto. Sacude. El casco se me cae en los ojos. Punta Plátano.
El océano, índigo. Conversaciones, instructivas. Regreso.
Di no ha vuelto.
D5. Me preparo para ir
de compras a Puerto Maturín. Di llega. Llena una bolsa. Coge a su hijo. Se va
de la casa. "Ven conmigo, con mi familia, ¡no problema!". No, me
quedo.
Puerto Maturín, en bus. Conversación con Di. Cada uno con sus
historias. Llegada. Compras, encuentros. Me voy pasado mañana. En el mercado,
¡Tofer de nuevo! Enhorabuena. Regreso en pick-up, la parte de atrás cargada de
vituallas y recuerdos útiles de Rodrigues. No, mejor me quedo en casa con
Tirosa. Está sola. Mañana tal vez…
Segunda noche entre chicas. Un pensamiento por Di que no compartirá
esta suculenta cena (ensalada de papaya verde, pulpo, salteado de verduras,
arroz) con nosotras. Mañana, el último día.
D6. ¡He terminado el
trabajo! El cielo está azul, el viento fresco. Salgo. Dedo, Monte Lubino. Dedo,
Gran Llanura Coro. Marcha. Un grupo de niñas. ¿Adónde vas? No sé… ¿Dónde
estamos? Pimiento- Monumento. Ah… Caminamos, juntas. Y tu novio, ¿dónde está?
No tiene pasaporte… Risas. Y tú, ¿qué quieres hacer después de la escuela?
¡Casar! Marcha. Foto. Separación.
Camino en el bosque. Lo
tomo. Marcha. Salvaje, ya no hay sendero. Atravieso. Ruido de coche, la
carretera. Camino. No hay coches. Camino. Una hora. Dos horas. Tengo hambre.
Camino. Ningún coche. Una tiendita… ¡Hay buñuelos! ¿Dónde estamos? Punta Mao.
¿Punta Mao? Sí, sólo hay una carretera, hasta abajo y después hay que dar
marcha atrás… ¡Es exactamente aquí que quería ir el primer día! Mensaje a Tofer.
Sigo. La carretera sigue sin coches. Vacas apacientan. Casitas. El mar a lo
lejos. Azul. Turquesa. Profundo. Ligero. Índigo. Ultramar. Esmeralda. Verde. El
lago rodea a la isla y la cubre con un vestido suave y translucido. Contemplo.
Respiro. Sonrío. Gracias.
Llega Tofer. Pausa. Nubes negras en el horizonte, volvemos. Subimos al
pick-up, lluvia. Rodeo por rutas inexploradas. Último contacto con la isla.
Pausa frente a la playa, regreso. Despedida.
Última cena con Tirosa, última ducha caliente con el cubo, último
insomnio durante la noche.
D7. ¡Levantada a la
aurora, lista mucho antes de la hora! Marcha cargada, bus, despedida. Aeropuerto,
espera. Diario. Mi estancia en Rodrigues fue, otra vez, completa. Todo lo que
quería cumplido, y realizados todos mis deseos. Sin planificar, sin proveer.
Azar. Entonces, gracias. Mil gracias.
Mauricio tránsito. Cinco horas. Tutti Fry, conversaciones, paciente
espera, paciente impaciencia. Ultimo avión. Despegue. Llegada a la Reunión.
Reencuentros esperados, regreso de viaje, regreso a los antojos…