13 janv. 2015


À Madagascar,
Je vois.
Je vois ce que l’on ne peut ressentir
Je vois non pas la « télé-réalité » mais la réalité
Je vois la faim, je vois la soif
Je vois l’eau qui monte, je vois la chaleur qui dessèche
Je vois le rejet, je vois l’intérêt
Je vois les habits troués
Je vois les enfants abandonnés…
Je vois, et j’entends.
J’entends les maladies
J’entends les risques d’insécurité
J’entends les morts qui se multiplient
J’entends les fonctionnaires pas payés
J’entends les chiens qui crient…

Je vois, j’entends et je sens.
Je sens le vent qui envole et la poussière qui colle
Je sens le charbon et les poissons grillés dans l’huile
Je sens la déroute de certains et parfois, le chagrin
Je sens le poids des regards
Je sens la force du combat
Je sens la mort, partout à la fois.

Je vois, j’entends, je sens.
Je vois, j’entends, je sens.
Et Je vis.

En Madagascar,
Veo.
Veo lo que no se puede sentir
Veo no la telerrealidad sino la realidad
Veo el hambre, veo la sed
Veo el agua que sube, veo el calor que reseca
Veo el rechazo, veo el provecho
Veo el vestuario desecho
Veo al niño abandonado…
Veo, y escucho.
Escucho las enfermedades
Escucho los riesgos de inseguridad
Escucho a los muertos que se multiplican
Escucho a los funcionarios sin sueldo
Escucho a los perros que gritan…
Veo, escucho y siento.
Siento el viento que sobrevuela y el polvo que pega
Siento el carbón y el afán de la cocina
Siento la pérdida de unos y a veces, la tristeza
Siento el peso de las miradas
Siento la fuerza del combate
Siento la muerte, por todas partes a la vez.
Veo, escucho, siento.
Veo, escucho, siento.
Y vivo.

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