Deux ans...
Voici deux ans à présent que je suis
à la réunion.
Deux ans.
Les choses ont-elles changé?
Évolué? Avancé? Je ne saurais dire… Le chemin a été escarpé, tantôt
ensoleillé, tantôt voilé. Parfois complètement emprisonné. Mais il semble que
les murailles, elles, se soient renforcées. Change-t-on avec la
sédentarisation? Oui. Non. La sédentarisation appelle à elle les vieux démons.
Et comment se vit-elle cette sédentarisation? Comme une expérimentation. Une
expérimentation qui apporte ou retire certains petits plaisirs de la vie… Une
expérimentation qui apporte son lot de larmes et de sourires, son lot de
réponses et de questionnements. Sans jamais se languir. On peut se sentir chez
soi ou étranger à n'importe quel endroit, chez soi chez les autres ou bien
étranger chez soi. J'alterne entre l'un et l'autre… Le problème est-il
véritablement la sédentarisation? Peut-être est-ce plutôt le monde qui entoure.
Un monde où je me sens chez moi lorsque je me promène dans les bois et dont je
me sens étrangère lorsque je vois comme il tourne (pas rond). La
sédentarisation… La sédentarisation apporte aussi. Elle apporte le temps
d'écrire, de réfléchir, d'approfondir. Elle apporte des rencontres qui
s'inscrivent moins dans l'éphémère que dans la durée, et donc plus développées
et davantage appréciées. Mais la sédentarisation retire. Elle retire
l'invisibilité et marque d'un profond trait noir le cadre. Ce gros cadre qui
nous suit tous et qui s'impose à nous depuis toujours. Celui qui entoure
l'esprit et qui cadre la raison. Celui là même qui refoule et congédie la
légèreté de l'esprit. Il renie le laisser-aller et le sans lendemain fixe. Il
est fixe et définie les prochaines attaches, fixes. Le cadre coupe, restreint,
obnubile. Horaires de travail, traites à payer, maison à s'occuper… Le travail
est intéressant, la maison belle et agréable à occuper mais… Sédentarisation
rime avec obligation. Sédentarisation, obligations. Sédentarisation, leçons.
Sédentarisation, réflexion. Sédentarisation, spéce couion!
En revanche la sédentarisation
permet de connaître un endroit mieux que jamais. Cet endroit ne sera jamais soi,
mais le "bien connu" peut parfois transmettre autant de satisfaction
que le "méconnu". Les sensations sont différentes, mais toutes aussi
nobles. L'un donne, l'autre reçoit. Donner, recevoir. Échange. L'essentiel est
là.
Alors depuis deux ans j'ai créée des
petits bouts. Des petits bouts de deux ans qui ne sont peut-être même pas
accordés ni raccordés, rien que des petits bouts éparpillés. Des bouts de
papiers avec le vent envolés. Comme nos bouts de papier qui nous servent à
exister, mais qui, au final, nous sont inutiles à l'heure d'avancer...
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Dos años…
Ya llevo
dos años en La Isla de La Reunión.
Dos años.
¿Las cosas
cambiaron? ¿Evolucionaron? ¿Avanzaron? No podría decirlo… El camino fue
empinado, a veces soleado, a veces nublado. A veces totalmente aprisionado.
Pero parece que las murallas, ellas, se han reforzado. ¿Cambiamos con la
sedentarización? SÍ. No. La sedentarización llama consigo a los viejos
demonios. ¿Y cómo se vive esta sedentarización? Como una experimentación. Una
experimentación que trae o quita algunos placercitos de la vida… Una
experimentación que aporta su dosis de lágrimas y de sonrisas, su dosis de
respuestas y de preguntas. Sin cansarse nunca. Uno puede sentirse en su casa o
extraño en cualquier lugar, en su casa en casa de otro o bien extraño en su
propia casa… ¿Es realmente la sedentarización el problema? Tal vez sea más bien
el mundo que nos rodea. Un mundo en el cual me siento en casa cuando doy un
paseo por el bosque, y del cual me siento ajena cuando veo cómo va dando
vueltas (por todos lados). La sedentarización… La sedentarización también
aporta. Aporta el tiempo de escribir, de pensar, de profundizar. Aporta
encuentros que se inscriben menos en lo efímero que en lo duradero, y que
resultan más desarrollados y más apreciados. Pero la sedentarización quita.
Quita la invisibilidad y marca con una profunda raya negra el cuadro. Ese gran
cuadro que nos sigue a todos y que se impone a nosotros desde siempre. Éste que
rodea la mente y que encuadra la razón. Éste mismo que rechaza y despide la
ligereza del espíritu. Reniega la dejadez y el sin mañana fijo. Es fijo y
define los próximos apegos, fijos. El cuadro corta, limita, obnubila. Horarios
de trabajo, facturas para pagar, casa para cuidar… El trabajo es interesante, la
casa agradable para cuidar pero… Sedentarización rima con obligación.
Sedentarización, obligación. Sedentarización, lección. Sedentarización,
reflexión. Sedentarización, spece
couion!
En cambio,
la sedentarización permite conocer un lugar mejor que nunca. Este lugar no será
nunca sí mismo, pero el "bien conocido" a veces puede transmitir
tanta satisfacción como lo "desconocido". Las sensaciones son
diferentes, pero todas lo igual de noble. Uno da, el otro recibe. Dar, recibir.
Intercambio. Lo esencial está aquí.
Así desde hace dos años he creado pedacitos.
Pedacitos de dos años que ni siquiera son acordados o recordados, nada más que
pedacitos dispersos. Pedacitos de papel con el viento volados. Como nuestros
pedacitos de papeles que sirven para existir, pero quienes son, al final,
inútiles a la hora de adelante seguir…
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11 nov. 2011
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Trés jolie réflexion sur être soi ou être chez soi!
RépondreSupprimeril n'y a pas de chez soi il n'y a que des "chez les autres" quant au soi il est souvent mis de coté au profit des autres
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