Je suis partie. J'ai
quitté La Réunion.
Comme à chaque départ la
boule est là. Plus grosse, plus fragile. Je retourne vers le connu, le déjà-vu.
Mais...est-ce toujours connu? Et...quel goût ça peut avoir le
"déjà-vu"? Je n'en sais rien, je pars et je me demande.
Où? Qui? Quand? Comment?
Possible? Pas possible?....
La nuit est blanche dans
l'avion plongé dans l'obscurité.
Et j'arrive. J'arrive
dans ce nouveau voyage fait de surprises et de souvenirs, d'étreintes et de
sourires. Tout. Tout est là. La joie des retrouvailles, la chaleur des
tournesols, le soleil, l'été... L'air est léger et les narines reniflent les
moindres odeurs oubliées. Les oreilles écoutent le chant de la terre. Le thym,
le romarin embaument, les cigales ravissent. Les yeux se posent sur les
vieilles maisons en pierres, leurs murs sont rêches et beaux,
impétueux. Je m'émerveille.
Et j'aime ces routes qui
m'amèneront, sans que je ne le sache encore, en Espagne, en Suisse et plus haut
encore... Je viens, j'arrive avec des envies. Un tas d'envies. Des envies que
je n'essaye même pas de réaliser tant elles semblent compliquées... Je les
écoute, c'est tout. Alors elles se valident, une à une. Et je les regarde
défiler en souriant car elles m'emmènent, en total laisser-aller. D'abord à
Barcelone, une semaine. Une semaine à profiter de la famille, à sillonner les
librairies, à observer les gens extravagants, à manger paella, pan con tomate,
tapas, à revivre la nuit, dormir au petit jour, danser, se laisser aller et
déjà, profiter...
Au retour vers Francia,
les routes me détournent et m'offrent tourisme, imprévu et visite. A Besalu, un
adorable petit village médiéval exactement à mi parcours entre Figueres et Girona,
légèrement à l'intérieur des terres. La route est longue encore, incertaine
dans le temps mais la pause est belle. Le voyage cligne d'un oeil, alors je le
suis. Revel, Peyriac-Minervois, Saint Tibéry, Gazaupouy... Le Gers offre
toujours les mêmes paysages sillonnés et calmes. La tranquillité et
l'apaisement, à nouveau, envahissent... Et les livres ouverts d'une
librairie-tartinerie réjouissent.
La route appelle à
nouveau et m'amène plus au Nord. A chaque fois un peu plus au Nord. Tout
d'abord l'Ardèche, à l'ombre des chênes et bien entourée. Les sensations
anciennes reviennent et cela fait plaisir. Les bonnes bouffes, les tables de
douze, la rivière en bas de la maison, le piano, les ptites ballades en vélo,
les souvenirs, des rires, du farniente... Et à côté il y a les gamins qui
poussent, quelques rides qui se précisent. Et oui, c'est ça, la famille...
L'Ardèche, c'est
chouette....
Après l'Ardèche, Lyon.
Lyon est une très grande ville, très chaude en été... Pleine de monde. C'est
aussi ça le tour des amis…
Puis les routes m'offrent la petite part d'aventure qui me manquait encore, la petite part de total
inconnu qui me ferait atteindre en plein le voyage. M'acheminer vers le hameau
où a lieu le Karma Ling. Je me décide le matin même et je traverse une partie
de la Savoie, je compte environ une voiture toutes les vingt minutes... Mais
j'atteins mon but en fin de journée, après un petit détour qui m'aura bien fait
découvrir la région. Après une dernière marche ardue, j'arrive au centre, au
Monastère Bouddhiste. J'hésite... J'attends... Je rentre. Le zen m'envahit
immédiatement et plus rien de compte. Juste être là et profiter. Profiter de
cet instant, cette nuit dans ce haut lieu de spiritualité, qui m'est donnée. Je
me détends et intègre immédiatement l'endroit. Je m'imprègne de chaque rencontre,
de chaque pierre, de chaque bout de terrain, de chaque échange, de chaque
regard intercroisé. J'absorbe et m’abreuve de toute l'énergie du
lieu. Les étoiles danseront ce soir là, mais ce sera entre elles et moi....
Le lendemain la route
m'amène encore, vers d'autres horizons inconnus: la Suisse! Au Val d'Herens, à
l'autre bout de l'autre bout. Nous étions trois à partir ce jour-là. Trois dans
trois endroits différents. Tous en stop. Le point de ralliement se fait chez
Elena, logeant à Les Hauderes. Retrouvailles intenses à nouveau, avec mes compañeros
de calabozos... Et ils me font découvrir: glacier, thermes secrets, cheminées
de fée, stop à quatre et bien sûr, 'incontournable binôme patates/fromage
le soir. Mmmh, c'est bon quand on a oublié que c'était si bon!
La fin du voyage en
Europe se terminera, chose surprenante et inattendue, à Paris! Aurais-je pensé
rallier Paris? Loin de moi cette idée, mais elle me plût, par son incongruité...
Paris. Quatre jours. Amies, Famille, quartier Saint-Michel et Notre-Dame de
Paris... C'est beau les vieilles choses.....
Puis le voyage tourne.
Paris. Paris-Marrakech.
Et le Maroc, biens sûr,
c'est encore un tout autre voyage... Le même recommencement mais dans la
chaleur du désert. Les mêmes retrouvailles, mais poignantes
d'incertitudes enrôlées. Les amis, la famille... Je ressens tout au plus
profond de moi-même et, bien sûr, mon âme et mon coeur, qui ne veulent plus
quitter cette terre, y laissent un bout de moi-même. Comme un bout de je
t'aime, pour ces amis, cette famille issus du ciel. Mais je repars. Après avoir
fait un petit grand tour, après avoir renoué et dénoué...
Je pars. Puis repars. A
La Réunion.
Le contraste est
prenant, les émotions étouffantes.
Ce voyage sur les terres
du retour aura été riche, très riche. Il m'aura comblée et, comme bien souvent,
m'aura apporté tout ce que je voulais. Tout ce qui constitue, pour moi, un vrai
voyage. De beaux paysages (le sud, d'est en ouest, de la France, l'Ardèche, la
Savoie, la Suisse, Ait Ben Haddou...) de belles montagnes (Pyrénées, Alpes,
Atlas), des routes immenses à parcourir (de Barcelone jusqu'à Paris!, de
Marrakech jusqu'à Ouarzazate, Agadir, Essaouira...), du connu, du méconnu, des
retrouvailles, de nouvelles rencontres, des amis perdus de vue et retrouvés par
hasard au coin d'une rue, de l'assurance, de l'aventure, de l'imprévu et,
toujours, la confiance du "tout se passera bien".
Alors, évidemment, je
lance un grand Merci. En tout premier lieu à ma Bonne Etoile, fidèle et
particulièrement efficace, toujours là quand j'en ai besoin. Merci. Je remercie
également mes amis, qui ont su se rendre disponible à ma venue presque
imprévue, et qui m'ont accueillie dans l'instant, simplement et pleinement. Je
remercie aussi ma famille bien sûr, qui, pour certains, aura su aussi se
déplacer pour passer du temps à mes côtés. Merci. Et finalement, je dis MERCI, comme ça, au Hasard et
la Vie, à ces grands alliés qui permettent de réaliser ses envies. Toutes ses
envies..........
Me fui. Dejé la isla de la Reunión.
Dos meses… Dos meses y medio de viaje… En Francia, en mi casa…
Como al iniciar cada viaje, la bola está aquí. Más grande, más frágil.
Vuelvo a lo conocido, a lo ya visto. Pero… ¿Sigue siendo conocido? Y… ¿A qué
puede saber lo “ya visto”? No lo sé, me voy y me pregunto.
¿Dónde? ¿Quién? ¿Cuándo? ¿Será posible? ¿No lo será?...
La noche se hace en vela en el avión hundido en la oscuridad.
Y llego. Llego en este nuevo viaje hecho de sorpresas y recuerdos, de sonrisas
y abrazos. Todo. Lo hay todo. La alegría de los reencuentros, el calor de los
girasoles, el sol, el verano… El aire es ligero y la nariz olisquea los menores
olores olvidados. Los oídos escuchan el canto de la tierra. El tomillo, el
romero embalsaman, las cigarras fascinan. Los ojos se colocan en las antiguas
casas de piedra, las paredes son ásperas y bellas, impetuosas. Me asombro.
Y amo aquellas carreteras que me llevarán, sin que lo sepa aún, a
España, Suiza y más hacia arriba… Vengo, llego con ganas. Una cantidad de
ganas. Ganas que ni siquiera procuro realizar por lo complicado que parecen…
Las escucho, no más. Sin embargo, se materializan, una tras otra. Y las miro
desfilar mientras sonrío porque me llevan, en un total abandono. Primero a
Barcelona, una semanita. Una semanita disfrutando de la familia, paseando por
las librerías, observando a la gente extravagante, comiendo paella, pan con
tomate, tapas, viviendo por la noche, durmiendo al amanecer, bailando,
abandonándome y, ya, gozando…
Al volver hacia Francia, las carreteras me desvían y me ofrecen turismo, imprevisto y visita. En Besalú, un lindísimo pueblecito medieval a medio camino entre Figueres y Gerona, por el interior de las tierras. La ruta es larga todavía, incierta en el tiempo. Sin embargo la pausa es bella. El viaje guiña un ojo, así que lo sigo. Revel, Peyriac-Minervois, Saint-Thibéry, Gazaupouy… La región del Gers sigue ofreciendo los mismos paisajes inmóviles y quietos. La tranquilidad y el sosiego, de nuevo, invaden… Y los libros abiertos de la librerías-rebanadería alegran.
La carretera vuelve a llamar y me lleva más al Norte. Cada vez un
poquito más al Norte. Primero Ardèche, en la sombra de los robles y con buena
compañía. Las antiguas sensaciones vuelven y eso me hace ilusión. Las buenas
comidas, las mesas llenas de gente, el río debajo de la casa, el piano, los
paseítos en bici, los recuerdos, las rizas, el farniente… Y con esto, los críos
que crecen, y las arrugas que se precisan. Pues claro, eso es la familia…
Ardèche, mola…
Después de Ardèche, Lyon. Lyon, una grandísima ciudad, calorisísima en verano… Llena de gente. También esto forma parte de la gira de los amigos…
Luego la carretera me ofrece la pequeña parte de aventura que me hacía
falta aún, la pequeña parte de total desconocido, la que me haría alcanzar lo
lleno del viaje: dirigirme hacia la aldea dónde se celebra el Karma Ling.
Decido ir la mañana misma y atravieso una parte de Savoie, cuento más o menos
un coche cada veinte minutos… Pero alcanzo mi objetivo por la tarde, tras un buen
rodeo que me permite descubrir la región. Tras una caminata aguda, llego al
centro, al monasterio budista. Vacilo… Espero… Entro. Inmediatamente estoy
invadida por el zen y ya no más cuenta. Sólo estar aquí y disfrutar. Disfrutar
de aquel instante, de aquella noche en un lugar altamente espiritual, disfrutar
de lo dado. Me relajo e integro el lugar. Me cargo de cada encuentro, de cada
piedra, de cada pedazo de terreno, de cada intercambio, de cada mirada cruzada.
Absorbo y bebo toda la energía del lugar. Las estrellas bailarán esta noche,
pero eso quedará entre nosotras…
El día siguiente la carretera me lleva de nuevo, hacia otros
horizontes desconocidos: ¡Suiza! En el Val d’Herens, al otro lado del otro
lado. Éramos tres saliendo aquel día. Tres en tres lugares diferentes. Todos de
autostop. El punto de encuentro es en casa de Elena, la cual vive en Les
Hauderes. Reencuentros intensos de nuevos, con mis compañeros de calabozos… Y
me hacen descubrir: un glaciar, unas termas secretas, chimeneas de hadas, autostop
siendo cuatro, el glaciar y, por supuesto, el inevitable binomio patatas/queso
para cenar. Mmmh, ¡qué rico cuando uno ha olvidado que era tan rico!
El fin del viaje hacia Europa acabará, cosa sorprendente e inesperada,
¡en Paris! ¿Pensaba yo adentrarme en Paris? Lejos de mí aquella idea, pero me
gustó, por su incongruidad… Paris. Cuatro días. Amigos, familia, barrio
Saint-Michel y Notre-Dame-de-Paris… Qué bonitas, las viejas cosas…
Entonces gira el viaje. Paris. Paris-Marrakech.
Gracias mi Buena Estrella ya que realizas realmente TODOS
mis
deseos…
Y Marruecos, claro, es un verdadero otro viaje… El mismo inicio pero
en el calor del desierto. Los mismos reencuentros, pero desgarrados de
incertidumbres borradas. Los amigos, la familia… Lo siento todo en lo más
profundo de mí y, por supuesto, mi alma y mi corazón, que ya no quieren dejar
aquella querida tierra, dejan un poco de mi misma. Como un pedazo de te quiero,
para aquellos amigos, para aquella familia caída del cielo. Pero tengo que ir.
Después de haber hecho una pequeña gran vuelta, después de haber reanudado y
desanudado…
Me voy. Y otra vez me voy. Hasta La Reunión.
Este viaje sobre las tierras del retorno habrá sido rico, muy rico. Fui colmado por él y, como muchas veces, me habrá llevado todo lo que quería. Todo lo que constituye, para mí, un verdadero viaje. Paisaje preciosos (el sur, de este a oeste, de Francia, Ardèche, Savoie, Suiza, Ait Ben Haddou), bellas montañas (Pirineos, Alpes, Atlas), carreteras inmensas para recorrer (de Barcelona hasta Paris! De Marrakech hasta Ouarzazate, Agadir, essaouira…), lo conocido, lo desconocido, reencuentros, nuevos encuentros, amigos perdidos de vista y encontrados por casualidad en el rincón de una calle, confianza, aventura, imprevisto y, como siempre, la certeza del “todo saldrá bien”.
Así, por supuesto, hecho unas grandes Gracias. Primero a mi Buena
Estrella, fiel y particularmente eficaz, siempre a mi lado cuando la necesito. Gracias.
También agradezco a mis amigos su disponibilidad para mi llegada casi imprevista,
y porque me recibieron en el instante, simplemente y llenamente. Claro, gradezco
también a mi familia la cual, para algunos, fue sinónima de pasar más tiempo conmigo.
Gracias. Y, finalmente, les digo las GRACIAS, así no más, al Azar y a la Vida,
a estos dos aliados que permiten realizar sus deseos. Todos sus deseos…
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