Quelques
photos de ce dernier mois qui s’écoule aussi rapidement que les torrents
absents de Tulear… Voilà bien deux semaines, ou trois (quatre ?) que la
pluie n’est pas tombée. Je pense à Torreón au nord du Mexique : sept mois,
deux pluies…
Alors la poussière et le vent lui
font suite et s’entremêlent avec les cheveux, les vêtements, s’immiscent dans
les moindres recoins… Vent et poussière, ou bien pluie et inondations ?
Entre les deux mon cœur balance. C’est donc un grand ciel bleu qui m’accueille chaque
jour, chaque matin. Je sors de chez moi, parcoure les cinquante mètres qui me séparent
du lycée et, une fois la vue plus dégagée, je lève le nez et cherche les
nuages. Rien au-dessus, rien à l’ouest, rien à l’est. Voilà une nouvelle
journée qui s‘annonce chaude… Chaude, peut-être, comme l’engouement des gamins
du Club de Français…
Nous
entamons un concours de théâtre dernièrement. Introduire ce nouvel art petit à
petit, jeux de rôles, mini pièces improvisées, sélection des futurs candidats.
Dur de choisir parmi des élèves à qui l’on voudrait donner à chacun sa chance.
Alors ça s’active, ça se motive, virelangues, travaux de diction, tous y
mettent du cœur et chacun a envie d’apprendre, à sa manière, à son rythme. Mais
tout le monde participe.
Et les choses évoluent, des liens se
tissent, les encouragements encouragent, les envies motivent… Le lycée publique
Laurent Botokeky de Tulear, au sud de Madagascar, c’est-à-dire dans une des
parties les plus pauvres du pays (et donc du monde), est sorti 3e du
concours national « Dis-moi dix mots…à la folie »[1] !!!
Grâce à un calligramme. On pensait le sud à la ramasse ? Ils sont plein de
ressources ces jeunes, regorgent et dégorgent de capacités, de talents… De force
d’apprentissage en réalité. Dur dur la grammaire, les conjugaisons, le calcul
mental et j’en passe, mais quand il s’agit de chanter –les voix sont en
or !-, de danser –hommes caoutchoucs montés sur ressorts-, de réciter ou
encore de dessiner, courbettes messieurs-dames, bravo ! Chapeau ! C’est
la jeunesse peut-être, porteuse de talents naissants recherchant leur propre
rencontre. Ou bien des capacités réelles d’apprentissage, rapide et
inéquivoque, comme ces jeunes qui apprennent en un temps record l’espagnol et
bientôt l’anglais en ne côtoyant que des touristes ? Du talent je vous
dis, et un tas de facultés ! Mise de côté, et c’est pour cela que
j’insiste…
Enfin.
Je voulais simplement parler de photos…
Photos
de la Journée de la Femme, ce fameux 8 mars qu’on l’on pense
« devoir » à la femme… A Madagascar, en tout cas à Tulear, les femmes
défilent dans la rue puis devant les autorités. Et chaque institut possède ses
atours… C’est beau, c’est tout en couleur, même sous la chaleur, même après la
messe et avant le restau pour manger.
Des photos des gamins aussi, en
sortie ou lisant des poèmes…
Et puis quelques photos du sud de Tulear, bien au sud, juste
en-dessous du Tropique du Capricorne… Ce qui aiment les signes comprendront que
cela me titillait de le franchir, ce fameux tropique. Je ne sais encore
pourquoi, je le saurai peut-être un jour…
[1] Concours
d’écriture où les élèves, par groupes de cinq, doivent élaborer une production
écrite ORIGINALE et CREATIVE en utilisant dix mots imposés. Pour cette cession 2014 il y a eu 31 lycées
participants.
|
Aquí están unas cuantas fotos de este último mes que se derrama como los torrentes ausentes de Tulear… Ya pasaron dos semanas, o tres (¿o cuatro?) y la lluvia no ha caído. Pienso en Torreón, en el norte de México: siete meses, dos lluvias…
Así el polvo y
el viento la siguen y se entremezclan al cabello, a la ropa, se ensimisman en
los más pequeños rincones… ¿Viento y polvo, o lluvia e inundaciones? Entre los
dos mi corazón vacila. Entonces es un gran cielo azul que me acoge cada día, cada mañana. Salgo de mi casa,
camino los cincuenta metros que me separan de la escuela y, una vez la vista
más destacada, levanto la nariz y busco las nubes. Nada arriba, nada al oeste,
nada al este. Otro día que se anuncia caluroso… Caluroso, tal vez, como el entusiasmo
de los chavales del Club de Francés…
Empezamos un
concurso de teatro últimamente. Introducir poco a poco este nuevo arte, juegos
de roles, mini piezas improvisadas, selección de los futuros candidatos…
Difícil de elegir entre alumnos a quienes nos gustaría dar a cada uno su
suerte. Así que se sacuden, se motivan, trabalenguas, trabajos de dicción,
todos le echan corazón y cada uno tiene gana de aprender, a su manera, a su
ritmo. Pero todos participan.
Y las cosas
avanzan, lienzos se tejen, las animaciones animan, las ganas motivan… El
instituto público Laurent Botokeky de Tulear, al sur de Madagascar, es decir en
una de las partes más pobre del país (por lo cual del mundo), ¡ ¡ ¡ha salido
tercero del concurso nacional “Dis-moi dix mots…à la folie”[1]
!!! Gracias a un caligrama. ¿La gente piensa que el sur no entiende ni jote?
Son llenos de recursos esos jóvenes, abundan y rebosan de capacidades, de
talentos… Capacidades de aprendizaje en realidad. Difícil la gramática, la
conjugación, el cálculo mental y más, pero a la hora de cantar –las voces son
de oro!-, de bailar –hombres-goma montados sobre muelles-, de recitar o de
dibujar, reverencia señoras y señores, y ¡bravo!
¡Chapeau! La juventud, quizás,
llevadora de talentos nacientes buscando su propio encuentro. ¿O bien
capacidades reales de aprendizaje, rápido y eniquívoco, como aquellos jóvenes
que aprenden en un tiempo récor el español y pronto el inglés tan sólo
escuchando a los turistas? Hay talento, yo se los digo, y ¡un montón de
facultades! Puestas de lado, por eso insisto…
En fin. Sólo
quería hablar de fotos…
Fotos del día de
la Mujer, aquel famoso 8 de marzo que piensan “deber” a la mujer… En
Madagascar, por lo menos en Tulear, las mujeres desfilan en la calle y luego
frente a las autoridades. Y cada institución lleva su proprio traje… Es bonito,
es lleno de colores, aun bajo el calor, aun después de la misa y antes del
restaurante para almorzar.
Fotos de los chavales
también, durante una salida o leyendo poemas…
Y luego unas
fotos del sur de Tulear, debajo del Trópica del Capricornio… A los que les
gusta los signos entenderán que eso me aguijoneaba de pasarlo, ese famoso
trópica. Aún no sé por qué, tal vez algún día lo sepa…
[1] « Dime diez palabras…que
locura ». Es un concurso de escritura en el cual los alumnos, en grupos de
cinco, deben elaborar une producción escrita ORIGINAL y CREATIVA utilizando diez palabras impuestas.
Para esta cesión 2014 hubo 31 institutos participantes.
|
20 mars 2014
Tulear
Pas
de photos de la ville, elle n’est ni jolie, ni attractive et il est parfois
délicat de sortir des clichés. Que vais-je montrer, la misère ? Les
cyclo-pousses qui négocient à quelques centimes la traversée de la ville? Les
jolies jeunes filles et leurs paniers remplis de fruits sur la tête ? Les
jolies jeunes filles faiblement vêtues à l’affut des wahasa[1]?
Les réparateurs de bicyclettes ? Les vendeurs de légumes sur les
trottoirs, la viande qui pend et sèche au vol des mouches, les poissons étalés
au sol à la tombée de la nuit ?
À ce bref portrait il faudrait ajouter
les odeurs, les odeurs de bois qui brûlent, de marmites ou fritures à midi,
d’urine selon les rues, de boco boco[2],
de poussière, de sueur du pousse[3]
que le vent transperce, des petites brochettes de zébu le soir, de poules, de
cabris, de pots d’échappement parfois, de bétails, d’eaux pourries… Les odeurs
et les sons, les pousses qui grincent, les interpellations qui ne cessent
« wahasa ! » « ampela soa… » « rasta ! » « pousse madame ! », des pleurs
de gosses, des rires, de la musique tspiky
balancée à toute blinde, des paroles interceptées par-ci par-là « eïse ! » « alefa… » « hamaray » « dimi ariv » « asafaty »…
Au passage, quelques beignets de légumes,
sambos[4],
calamars sautés, brochettes de zébu grillées, pistaches[5]...
Sur la peau le soleil cogne, fortement, brûlement. Tout le corps est moite, à
l’extérieur, comme à l’intérieur car jamais à l’abri de choper une saloperie…
Et des regards se croisent, bienveillants, avenants, intéressés, gênants,
curieux, souriants, indifférents…
Voilà, c’est ça Tulear. Une tâche
blanche sur un fond noir. Je pense à tous les Noirs isolés de Paris…
|
No hay fotos de
la ciudad, no es ni bonita, ni atractiva y a veces resulta delicado sacar clichés. ¿Qué voy a ensenar, la miseria? ¿Los ciclo-pousse[1]
que negocian unos céntimos para cruzar la ciudad? ¿Las bonitas chicas y sus cestas
llenas de frutas en la cabeza? ¿Las bonitas chicas ligeramente vestidas al acecho
de los wahasa[2]?
¿Los reparadores de bicicletas? ¿Los vendedores de verdura en las acera, la
carne que cuelga y seca al vuelo de las moscas, los pescados echados al suelo al anochecer?
A ese breve retrato habría que añadir los olores, los olores de
maderas que queman, de las ollas o frituras por la tarde, de meo según las
calles, de boco boco[3],
de polvo, de sudor del pousse que el
viento traspasa, de brochecitas de carne de cebú por la noche, de gallinas,
cabras, tubo de escape a veces, aguas podridas… Los olores y los sonidos, los pousses que chirrían, las interpelaciones
que nunca paran « wahasa ! »
« ampela soa… » « rasta ! » « pousse madame ! », palabras interceptadas
por aquí por allá« eïse ! »
« alefa… » « hamaray » « dimi ariv »… Al paso, unos buñuelos de verduras, sambos[4], , calamares a la plancha, brochetas de cebú asadas,
pistachos[5]...
En la piel el sol quema, fuertemente, quemamente. Todo el cuerpo esta empapado,
al exterior como al interior porque nunca está fuera del peligro de pegarse una
mierda… Y miradas que se cruzan, condesciendes, afables, interesadas, molestas,
curiosas, sonrientes, indiferentes…
Bueno, eso es
Tulear. Una mancha blanca en un fondo negro. Pienso en todos los Negros
aislados en Barcelona…
|
Inscription à :
Articles (Atom)