Pas
de photos de la ville, elle n’est ni jolie, ni attractive et il est parfois
délicat de sortir des clichés. Que vais-je montrer, la misère ? Les
cyclo-pousses qui négocient à quelques centimes la traversée de la ville? Les
jolies jeunes filles et leurs paniers remplis de fruits sur la tête ? Les
jolies jeunes filles faiblement vêtues à l’affut des wahasa[1]?
Les réparateurs de bicyclettes ? Les vendeurs de légumes sur les
trottoirs, la viande qui pend et sèche au vol des mouches, les poissons étalés
au sol à la tombée de la nuit ?
À ce bref portrait il faudrait ajouter
les odeurs, les odeurs de bois qui brûlent, de marmites ou fritures à midi,
d’urine selon les rues, de boco boco[2],
de poussière, de sueur du pousse[3]
que le vent transperce, des petites brochettes de zébu le soir, de poules, de
cabris, de pots d’échappement parfois, de bétails, d’eaux pourries… Les odeurs
et les sons, les pousses qui grincent, les interpellations qui ne cessent
« wahasa ! » « ampela soa… » « rasta ! » « pousse madame ! », des pleurs
de gosses, des rires, de la musique tspiky
balancée à toute blinde, des paroles interceptées par-ci par-là « eïse ! » « alefa… » « hamaray » « dimi ariv » « asafaty »…
Au passage, quelques beignets de légumes,
sambos[4],
calamars sautés, brochettes de zébu grillées, pistaches[5]...
Sur la peau le soleil cogne, fortement, brûlement. Tout le corps est moite, à
l’extérieur, comme à l’intérieur car jamais à l’abri de choper une saloperie…
Et des regards se croisent, bienveillants, avenants, intéressés, gênants,
curieux, souriants, indifférents…
Voilà, c’est ça Tulear. Une tâche
blanche sur un fond noir. Je pense à tous les Noirs isolés de Paris…
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No hay fotos de
la ciudad, no es ni bonita, ni atractiva y a veces resulta delicado sacar clichés. ¿Qué voy a ensenar, la miseria? ¿Los ciclo-pousse[1]
que negocian unos céntimos para cruzar la ciudad? ¿Las bonitas chicas y sus cestas
llenas de frutas en la cabeza? ¿Las bonitas chicas ligeramente vestidas al acecho
de los wahasa[2]?
¿Los reparadores de bicicletas? ¿Los vendedores de verdura en las acera, la
carne que cuelga y seca al vuelo de las moscas, los pescados echados al suelo al anochecer?
A ese breve retrato habría que añadir los olores, los olores de
maderas que queman, de las ollas o frituras por la tarde, de meo según las
calles, de boco boco[3],
de polvo, de sudor del pousse que el
viento traspasa, de brochecitas de carne de cebú por la noche, de gallinas,
cabras, tubo de escape a veces, aguas podridas… Los olores y los sonidos, los pousses que chirrían, las interpelaciones
que nunca paran « wahasa ! »
« ampela soa… » « rasta ! » « pousse madame ! », palabras interceptadas
por aquí por allá« eïse ! »
« alefa… » « hamaray » « dimi ariv »… Al paso, unos buñuelos de verduras, sambos[4], , calamares a la plancha, brochetas de cebú asadas,
pistachos[5]...
En la piel el sol quema, fuertemente, quemamente. Todo el cuerpo esta empapado,
al exterior como al interior porque nunca está fuera del peligro de pegarse una
mierda… Y miradas que se cruzan, condesciendes, afables, interesadas, molestas,
curiosas, sonrientes, indiferentes…
Bueno, eso es
Tulear. Una mancha blanca en un fondo negro. Pienso en todos los Negros
aislados en Barcelona…
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20 mars 2014
Tulear
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