9 mars 2014


À la croisée des routes
Il y a eu du passage à la maison cette semaine ! Des tour-du-mondistes, des voyageurs-amis de La Réunion, un capitaine, des matelots, le Hasard…
Ainsi je passe une nuit sur le bateau, une belle nuit étoilée où l’horizon s’étend au firmament. L’air m’entoure, le ciel, l’océan… Je respire. François, le capitaine, me propose d’embarquer jusqu’à Andavadaoka, deux jours en mer pour une plage de rêve. L’instant présent pense pourquoi pas ? L’instant futur pense dictée, aéroport, Journée de la Femme, lecture poétique, organisation de la semaine…  Alors, non merci, je profiterai simplement et pleinement d’une petite bouffe sur l’eau où nous trinquerons en l’honneur de « la Croisée des Chemins ». Je suis heureuse comme ça!
….
Je  tangue nonchalamment avec le bateau, j’écoute les récits de voyage, deux ans et demi à voguer de continent en continent. Les haltes, les rencontres, les sensations, émotions… Je pars sur les flots.
Demain, Andavadaoka. Après, l’Afrique du Sud…
Le rien, un départ, de nouvelles routes, l’inconnu, et le continent africain, ce putain de continent que je lorgne depuis si longtemps. Il est là, à portée de main, à portée de voiles. Là, juste devant moi. Un simple "oui " et j’y suis…
« Viens, il y a de la place ! On remonte vers l’Espagne après… »
 ….
Mon esprit déconnecte. La nuit a passé, cette nuit à la belle étoile improvisée que j’attendais tant, cette nuit, exquise, que j’avais effacée de mon cerveau la pensant impossible. Cette nuit, si belle, libératrice, est passée. Le jour se lève. Une fine lame rougeâtre transperce l’horizon derrière les containers. Je respire, sourie.
J’ai envie de partir.
La terre me semble si loin à présent... Tout me semble si loin.
« Alors, tu viens avec nous ?! »
Je bois mon thé, le temps s’annonce beau, parfait pour naviguer. La mer se couvre peu à peu de voiles dorées par le soleil naissant, les piroguiers partent en mer. Je me sens si bien, loin, tellement loin, sur les routes, dans le vent, sur l’océan… Ma bulle vogue et m’emmène sur les routes du voyage, la ville a disparu, à la place il n’y a que nature, mers, écume et alizés…
….
Le vent se lève légèrement, il est temps.
Nous montons à bord du canot, direction le pont. Pieds à terre. Aux revoirs.
Mon ventre pique, j’ai la gorge serrée.
Au revoir rêves d’antan. Au revoir rêves de toujours. Au revoir rêves de terre et d’océan.
Au revoir.
J’ai envie de pleurer…
Au revoir.
            À bientôt peut-être…
            Inchallah.



Al cruce de los caminos
¡Ha habido gente en casa esta semana! Giradores del mundo, viajeros-amigos de La Reunión, un capitán, marineros, el Azar…
Así paso una noche en el barco, una bella noche bajo las estrellas donde el horizonte se extiende al firmamento. El aire me rodea, el cielo, el océano… Respiro. François, el capitán, me propone embarcar hasta Andavadaoka, dos días de mar para una playa de sueños. El instante presente piensa ¿por qué no? El instante futuro piensa dictado, aeropuerto, Día de la Mujer, lectura poética, organización de la semana… Así que no, gracias, disfrutaré sencillamente et plenamente de una comidita sobre el agua, y brindaremos en honor del “Cruce de los Caminos”… ¡Estoy feliz así!
….
Cabeceo indolentemente con el barco, escucho los relatos de viajes, dos años y medio bogando de continente en continente. Las etapas, los encuentros, las sensaciones, emociones… Me voy sobre el oleaje. Mañana, Andavadaoka. Después, Suráfrica…
La nada, una salida, nuevos caminos, lo desconocido, y el continente africano, ese puto continente que miro de reojo desde tanto tiempo. Está aquí, al alcance de la mano, al alcance de las velas. Aquí, justo delante de mí. Un simple “sí” y allí estoy…
“¡Vente, hay sitio para ti! Luego, subimos hacia España…”
….
Mi mente desconecta. La noche ha pasado, aquella noche debajo de las estrellas que esperaba tanto, aquella noche, exquisita, que había borrado de mi cerebro pensándola imposible. Aquella noche, tan bella, liberadora, ya se fue. El día se levanta. Un hilo fino rojizo traspasa el horizonte detrás de los contenedores. Respiro, sonrió.
Tengo ganas de irme. La tierra me parece tan lejos ahora… Todo me parece tan lejos.
“Bueno pues, ¿te vienes con nosotros?”
Bebo mi té, el tiempo se anuncia bonito, perfecto para navegar. El mar se cubre poco a poco con velas doradas por el sol naciente, los piragüeros toman el mar. Me siento tan bien, lejos, tan lejos, sobre carreteras, en el viento, sobre el mar… Mi burbuja boga y me lleva sobre los caminos del viaje, la ciudad ha desaparecido, sólo queda naturaleza, mares, espuma y alisios…
….
El viento se levanta levemente. Es tiempo.
Subimos a bordo de la barca, dirección el puente. Pies a tierra. Despedidas.
Mi barriga pica, tengo la garganta apretada.
Adiós sueños de antaño. Adiós sueños de siempre. Adiós sueños de tierra y océanos.

Adiós.

Tengo ganas de llorar.
Adiós.
            Hasta luego tal vez.
Inchallah



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