À la croisée des routes
Il y a eu du passage à la maison
cette semaine ! Des tour-du-mondistes, des voyageurs-amis de La Réunion,
un capitaine, des matelots, le Hasard…
Ainsi je passe une nuit sur le
bateau, une belle nuit étoilée où l’horizon s’étend au firmament. L’air m’entoure,
le ciel, l’océan… Je respire. François, le capitaine, me propose d’embarquer
jusqu’à Andavadaoka, deux jours en mer pour une plage de rêve. L’instant
présent pense pourquoi pas ? L’instant futur pense dictée, aéroport,
Journée de la Femme, lecture poétique, organisation de la semaine… Alors, non merci, je profiterai simplement et
pleinement d’une petite bouffe sur l’eau où nous trinquerons en l’honneur de « la
Croisée des Chemins ». Je suis heureuse comme ça!
….
Je tangue nonchalamment avec le
bateau, j’écoute les récits de voyage, deux ans et demi à voguer de continent
en continent. Les haltes, les rencontres, les sensations, émotions… Je pars sur
les flots.
Demain, Andavadaoka. Après, l’Afrique du Sud…
Le rien, un départ, de nouvelles routes, l’inconnu, et le continent africain,
ce putain de continent que je lorgne depuis si longtemps. Il est là, à portée
de main, à portée de voiles. Là, juste devant moi. Un simple "oui "
et j’y suis…
« Viens, il y a de la place ! On
remonte vers l’Espagne après… »
….
Mon esprit déconnecte. La nuit a passé, cette nuit à la belle étoile improvisée
que j’attendais tant, cette nuit, exquise, que j’avais effacée de mon cerveau
la pensant impossible. Cette nuit, si belle, libératrice, est passée. Le jour
se lève. Une fine lame rougeâtre transperce l’horizon derrière les containers. Je
respire, sourie.
J’ai envie de partir.
La terre me semble si loin à présent... Tout me semble si loin.
« Alors, tu viens avec nous ?! »
Je bois mon thé, le temps s’annonce
beau, parfait pour naviguer. La mer se couvre peu à peu de voiles dorées par le
soleil naissant, les piroguiers partent en mer. Je me sens si bien, loin,
tellement loin, sur les routes, dans le vent, sur l’océan… Ma bulle vogue et m’emmène
sur les routes du voyage, la ville a disparu, à la place il n’y a que nature, mers,
écume et alizés…
….
Le vent se lève légèrement, il est temps.
Nous montons à bord du canot, direction le pont. Pieds à terre. Aux revoirs.
Mon ventre pique, j’ai la gorge serrée.
Au revoir rêves d’antan. Au revoir rêves de toujours. Au revoir rêves de
terre et d’océan.
Au revoir.
J’ai envie de pleurer…
Au revoir.
À bientôt peut-être…
Inchallah.
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Al
cruce de los caminos
¡Ha
habido gente en casa esta semana! Giradores del mundo, viajeros-amigos de La Reunión,
un capitán, marineros, el Azar…
Así paso
una noche en el barco, una bella noche bajo las estrellas donde el horizonte se
extiende al firmamento. El aire me rodea, el cielo, el océano… Respiro.
François, el capitán, me propone embarcar hasta Andavadaoka, dos días de mar
para una playa de sueños. El instante presente piensa ¿por qué no? El instante
futuro piensa dictado, aeropuerto, Día de la Mujer, lectura poética, organización
de la semana… Así que no, gracias, disfrutaré sencillamente et plenamente de
una comidita sobre el agua, y brindaremos en honor del “Cruce de los Caminos”… ¡Estoy feliz así!
….
Cabeceo indolentemente con el barco,
escucho los relatos de viajes, dos años y medio bogando de continente en
continente. Las etapas, los encuentros, las sensaciones, emociones… Me voy
sobre el oleaje. Mañana, Andavadaoka. Después, Suráfrica…
La nada, una salida, nuevos caminos, lo desconocido,
y el continente africano, ese puto continente que miro de reojo desde tanto
tiempo. Está aquí, al alcance de la mano, al alcance de las velas. Aquí, justo delante
de mí. Un simple “sí” y allí estoy…
“¡Vente,
hay sitio para ti! Luego, subimos hacia España…”
….
Mi mente desconecta. La noche ha pasado,
aquella noche debajo de las estrellas que esperaba tanto, aquella noche,
exquisita, que había borrado de mi cerebro pensándola imposible. Aquella noche,
tan bella, liberadora, ya se fue. El día se levanta. Un hilo fino rojizo
traspasa el horizonte detrás de los contenedores. Respiro, sonrió.
Tengo ganas de irme. La tierra me parece
tan lejos ahora… Todo me parece tan lejos.
“Bueno
pues, ¿te vienes con nosotros?”
Bebo mi
té, el tiempo se anuncia bonito, perfecto para navegar. El mar se cubre poco a
poco con velas doradas por el sol naciente, los piragüeros toman el mar. Me
siento tan bien, lejos, tan lejos, sobre carreteras, en el viento, sobre el mar…
Mi burbuja boga y me lleva sobre los caminos del viaje, la ciudad ha
desaparecido, sólo queda naturaleza, mares, espuma y alisios…
….
El viento se levanta levemente. Es
tiempo.
Subimos a bordo de la barca, dirección el
puente. Pies a tierra. Despedidas.
Mi barriga pica, tengo la garganta
apretada.
Adiós sueños de antaño. Adiós sueños de
siempre. Adiós sueños de tierra y océanos.
Adiós.
Tengo ganas de llorar.
Adiós.
Hasta
luego tal vez.
Inchallah
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9 mars 2014
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