24 nov. 2014

Une semaine à 100%


Lundi. Plus que deux jours avant la représentation des Cactus, cinq avant l’inauguration du Vakok'Arts
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Je réfléchis et réfléchis… comment faire rentrer autant de choses, en si peu d’espace, sans que cela soit pesant ? Tout se concentre en une semaine, avec la présence de beaucoup de « beau monde », ministres, directeurs nationaux, proviseurs, mon chef de projet… Et nous, petit club de français du LLB, qui tente de se frayer une minuscule place dans celle bulle inaccessible. Alors les Cactus y ont pénétré, il est vrai, le temps tout juste de la représentation. Les bulles sont parfois imperméables et chacune reste à sa place. Restons à la nôtre, n’est-ce pas ?
Tous ces évènements, toutes ces émotions m’amènent à de nombreuses réflexions. Vivre seule dans un pays étranger (j'aime), l’éloignement, le bienfait des « autres », leurs méfaits également, les capacités et limites de chacun, et bien sûr, de soi-même. Madagascar ou comment mettre en application toutes ses belles idées… La force de l’esprit, l'intention, le détachement, l'acceptation…
Je ne sais pas combien de temps cela va durer, plus de huit mois maintenant, mais tout est mené de front, les pieds solidement ancrés dans l’instant présent qui m’écoute, que j’écoute. Cet instant présent si difficile à saisir, presqu’impalpable et pourtant si proche. L’instant présent guide, il ouvre les voies, pur. Son esprit ne peut s’embrouiller car de la clairvoyance naît son souffle. Mais l’instant présent est égoïste et n’écoute que très peu les murmures lointains. L’instant est, à cet endroit et à ce moment-là. L’esprit ne peut penser aux autres mondes parallèles dans les autres pays, il ne peut songer à un passé déjà révolu et ne peut envisager un futur que l’on sait si incertain. L’instant ne peut que ressentir et sentir sur sa peau la caresse du chemin à suivre. Si l’instant est pur, la réponse sera pure…
Tous mes instants ne sont pas purs, mais de nombreuses réponses le sont… alors je ne sais pas, ceci ne durera probablement pas mais l’instant permet aussi cela : se rendre compte de la chance qu’on a de, bien plus que réaliser ses rêves, les vivre… Dans l’Instant.

 
Una semana a tope
Lunes. Tan sólo dos días para la representación de los Cactus, cinco para la inauguración del Vakok’Arts
… …
Reflexiono y reflexiono…
¿Cómo hacer entrar tantas cosas en tan poco espacio, sin que sea pesante? Todo se concentra en una semana, con la presencia de mucha “gran gente”, ministros, directores nacionales, directores de institutos, mi jefe de proyecto… Y nosotros, pequeño club de francés del LLB que intenta colocarse un espacito en aquella burbuja inasequible. Pues los Cactus entraron, es verdad, justo el tiempo de una cortita representación. A veces las burbujas son impermeables y cada una tiene se queda en su lugar. Quedemos en la nuestra, así es ¿no?
Todos esos eventos, todas esas emociones me traen muchas reflexiones. Vivir sola en un país extranjero (me gusta), la distancia, lo bueno de los “otros”, y lo malo también, las capacidades y los límites de cada uno y, por supuesto, de sí mismo. Madagascar o cómo aplicar todas esas bellas ideas… La fuerza de la mente, la intencion, la desatadura, la aceptación…
No sé cuánto tiempo eso va a durar, más de ocho meses ahora, pero lo llevo todo de frente, los pies sólidamente anclados en el instante presente, que me escucha y que escucho. Aquel instante tan difícil de agarrar, casi impalpable y sin embargo tan cerca. Guía, abre las vías, puro. Su espíritu no puede perderse porque de la clarividencia nace su aliento. Pero el instante presente es egoísta y no escucha mucho a los murmurios ajenos. El instante es, en este lugar y en este momento. La mente no puede pensar en los mundos paralelos de los otros países, no considera el pasado ya cumplido y no puede considerar un futuro que sabemos incierto. El instante no puede más que experimentar y sentir sobre su piel la acaricia del camino que seguir. Si el instante es puro, la respuesta será pura…
No todos mis instantes son puros, pero muchas de las respuestas lo son… así que, pues, no sé… este bienestar igual no dure mucho aún, quien sabe, pero el instante presente permite también eso: darse cuenta de la suerte que tenemos de, más que realizar sus sueños, vivirlos… En el Instante.
 



6 nov. 2014




Éducation en crise…vive les cadeaux !
L’Éducation nationale est en crise ? Le nouveau gouvernement malgache, avec le concours de la Banque Mondiale, a donc lancé une première action dès le mois d’octobre 2014 avec le don de 50 tablettes numériques à une quatre vingtaine de lycées publiques du pays. Et c’est le lycée Laurent Botokeky de Toliara qui a reçu l’immense privilège d’être le premier établissement à bénéficier de cette mesure.
Terre empreinte de cérémonies, ce fut donc solennellement que tout le personnel du lycée a accueilli monsieur le Secrétaire Général du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN), monsieur le Directeur du Cabinet du MEN, monsieur le Directeur de la DREN (Direction Régionale de l’Éducation Nationale), monsieur le Chef de Région, monsieur le Maire de la Commune Urbaine et madame la Chef de District. Lever de drapeau, discours, photographies, démonstration dans une salle de classe, brunch, départ des autorités, suite un petit peu dans la cour du lycée… au Club de Français ! Où le chargé d’innovation technologique et les deux chargés de communication ont gentiment accepté de suivre l’animatrice. Présentation et découverte du club alors qu’une quarantaine d’élèves planchent. L’échange se fait dans la bonne humeur et les représentants jouent le jeu.
Une belle journée, surprenante et pétillante. Le lycée Laurent Botokeky, qui compte près de 3000 élèves et une centaine de professeurs, relevé au statut de lycée-pilote, avec 50 tablettes et deux ans d’internet gratuit.
Alors merci au gouvernement…
Et n’hésitez pas, dans la lancée, d’optimiser la connexion internet en dotant les lycées d’ordinateurs, et pourquoi pas d’une deuxième imprimante et d’une photocopieuse… ; ou bien de créer un budget pour la restauration des bâtiments, un accès permanent à l’eau, l’installation de sanitaires, la création d’une cantine… Et du matériel scolaire aussi, savez-vous que ni lycéens ni professeurs ne possèdent de manuels ? Ni même à la bibliothèque, tous les ouvrages faisant office de relique dépassées et non fonctionnelles. Et puis une dernière toute petite chose, monsieur le gouvernement, peut-être un jour pourriez-vous envisager, afin que l’ensemble des professionnels de l’enseignement s’investissent réellement, d’augmenter (doubler ?!) le salaire des professeurs… ?
Merci.


Educación en crisis… ¡qué vivan los regalos!

¿La educación nacional está en crisis? El nuevo gobierno malgache, con el apoyo del Banco Mundial, acaba de lanzar una primera acción, en el mes de octubre de 2014, con el don de 50 tablas a unos ochenta institutos públicos del país. Y es el Lycée Laurent Botokeky que recibió el inmenso privilegio de ser el primer establecimiento de provincia a recibir el beneficio de esta medida.

Tierra marcada de ceremonias, fue solemnemente que todo el personal del instituto recibió el señor Secretario General del Ministerio de la Educación Nacional (MEN), el señor Director del Ministerial del MEN, el señor Director de la Dirección Regional de la Educación Nacional (DREN), el señor Jefe de Región, el señor Alcalde del Municipio Urbano y la señora Jefe del Distrito. Levantamiento de la bandera, discursos, fotografías, demostración en un aula de clase, brindis, ida de las autoridades, seguiremos afuera… ¡en el Club de Francés! En donde el cargado de innovación tecnológica et los dos cargados de comunicación aceptaron con amabilidad la invitación de la animadora. Presentación y descubrimiento del Club mientras unos 40 alumnos están trabajando. El intercambio se hace con buen humor y los representantes siguen el juego.

Un bueno día, sorprendente y animado. El lycée Laurent Botokeky, el cual cuenta casi 3000 alumnos y un centenar de profesores, elevado al estatuto de instituto-piloto, con 50 tablas y dos años de internet gratis.

Así que gracias al gobierno…

Y no vacilen, siguiendo la misma dinámica, en optimizar la conexión internet procurando a los institutos ordenadores, y por qué una otra impresora y una fotocopiadora…; o creando un presupuesto para la restauración de los edificios, un acceso permanente al agua, la instalación de sanitario, la creación de una cantina… Y material escolar también, ¿saben que ni los alumnos ni los profesores cuentan con manuales? Ni siquiera en la biblioteca, todos los libros haciendo oficio de reliquias pasadas y no funcionales. Y una última cosiquilla, señor gobierno, ¿quizás algún día podría usted pensar, a fin de que el conjunto de los profesionales de la enseñanza se invierta realmente, de aumentar (¡¿doblar?!) el salario de los profesores…?

Gracias.






   


 


 

2 nov. 2014


Une rentrée, mora-mouvementée !
 
La rentrée du lycée Laurent Botokeky à Toliara s’allonge… Le 29 septembre, pré-rentrée des profs, le 6 octobre, pré-rentrée des élèves, la semaine du 13, prise des emplois du temps, mardi les secondes, mercredi les premières, jeudi les terminales…
Et le Club de Français dans tout ça ?! Il faut bien se frayer une petite place parmi l’absence marquée des élèves et l’envie, pourtant, de lancer la machine. Allons bon, aménageons le Club alors !
Bonne ambiance, visite des anciens et des Cactus, retrouvailles sincères et heureuses, petits coup de mains, on cloute, on balaye, on rince, on dépoussière, on astiquette, on range, on réfléchit… Au Club, pas de sexisme et tout un chacun, garçon ou fille, se partage les tâches. Et voilà le résultat : enfin un Club qui a « de la gueule », avec des couleurs, des livres qui tiennent la route, des dictionnaires, rimes, synonymes, du matériel pédagogique (pour les profs aussi), des affiches, une télé, un dvd, des panneaux d’affichage, des baobabs… Franchement, ça donne envie…



Je remercie soit dit en passant toutes les librairies de Saint-Pierre (La Réunion) qui ont fait don d’ouvrages, de jeux ou de matériel scolaire pour le lycée.
Alors lundi 13, nous ouvrons officiellement… Quelques habitués viennent nous saluer, si peu. Mardi, rebelote. Devrons-nous ouvrir mercredi toute la journée? Bien sûr que oui ! Dès 14h les élèves se bousculent et intègrent ce nouvel espace, dont beaucoup de secondes. Soufflait le doux vent de la rentrée, mercredi dernier au Club, celui qui vous donne des ailes et le sourire le soir en rentrant.
Les élèves étaient intéressés, motivés, avec une réelle envie de progresser… Depuis, c’est chaque jour la même rengaine, du monde, beaucoup de monde qui défile, le matin comme l’après-midi, avide d’apprendre, de connaître, de comprendre, de s’améliorer, de prononcer, de jouer, de « parler bien français ». Avec quelques professeurs qui pointent leurs nez, comme monsieur Clément (professeur d’anglais), curieux des méthodes nouvelles et désireux de s’en imprégner.
 
Bref, un début d’année scolaire mora mora et qui, tel l’hiver survenant dans le désert, surgit brusquement.  




¡Un principio de año mora-muy rápido!
La vuelta en clase del instituto Laurent Botokeky en Toliara se alarga…
El 29 de septiembre, pre-entrada de los profes, el 6 de octubre, pre-entrada de los alumnos, la semana del 13, toma de los horarios, el martes los “segundes”, miércoles los “premières”, jueves las “terminales”...

Y con el Club de Francés, ¡¿qué onda?! Hay que abrirse un rinconcito entre la
ausencia marcada de los alumnos y las ganas, sin embargo, de lanzar la máquina. Órale, ¡arreglemos el Club pues! El ambiente es bueno, nos visitan los “antiguos” y los Cactus, los reencuentros son sinceros y felices, todos echamos una mano, clavamos, barremos, limpiamos, despolvamos, fregamos, ordenamos,
reflexionamos… En el Club, no hay sexismo y cada una o uno, chica o chico, se comparte las tareas. Y ahí va el resultado: por fin un Club que lleva buena pinta, con colores, libros adaptados, diccionarios, rimas, sinónimos, material pedagógico (para los profes también), carteles, una tele, un dvd, tablones, baobabs… A la verdad, da gana…

Agradezco de paso todas las librerías de Saint-Pierre (Isla de La Reunión) que hicieron don de obras, juegos o material escolar para el instituto.
Así que lunes 13, abrimos oficialmente… Unos acostumbrados vienen a saludarnos, tan pocos. Martes, lo mismo. ¿Tendremos que abrir miércoles todo el día? ¡Claro que sí! Desde las 2 los alumnos se apuran e integran aquel nuevo espacio, contando con muchos “secondes”. Soplaba el suave viento de la vuelta en clase aquel miércoles
en el Club, éste mismo que te da alas y sonrisa cuando regresas a tu casa por la noche. Los alumnos eran interesados, motivados, con una real gana de mejorarse… Desde entonces, es cada día la misma canción, gente, mucha gente que desfila, por la mañana como por la tarde, ávida de aprender, conocer, comprender, progresar, pronunciar, jugar, de “parler bien français”. Contando con unos profesores que aparecen de vez en cuando, como el señor Clément (profesor de inglés), curioso de los métodos nuevos y deseoso de impregnarse de ello.

Bueno, un principio de año escolar mora mora que, tal un invierno surgiendo en pleno desierto, brota bruscamente.