À
Madagascar,
Je vois.
Je vois ce que l’on ne peut ressentir
Je vois non pas la
« télé-réalité » mais la réalité
Je vois la faim, je vois la soif
Je vois l’eau qui monte, je vois la
chaleur qui dessèche
Je vois le rejet, je vois l’intérêt
Je vois les habits troués
Je vois les
enfants abandonnés…
Je vois, et j’entends.
J’entends les maladies
J’entends les risques d’insécurité
J’entends les morts qui se
multiplient
J’entends les fonctionnaires pas
payés
J’entends les chiens qui crient…
Je vois, j’entends et je sens.
Je sens le vent qui envole et la
poussière qui colle
Je sens le charbon et les poissons
grillés dans l’huile
Je sens la déroute de certains et
parfois, le chagrin
Je sens le poids des regards
Je sens la force du combat
Je sens la mort, partout à la fois.
Je vois, j’entends, je sens.
Je vois, j’entends, je sens.
Et Je vis.
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En Madagascar,
Veo.
Veo lo
que no se puede sentir
Veo no
la telerrealidad sino la realidad
Veo el hambre,
veo la sed
Veo el
agua que sube, veo el calor que reseca
Veo el
rechazo, veo el provecho
Veo el vestuario
desecho
Veo al niño abandonado…
Veo, y escucho.
Escucho
las enfermedades
Escucho
los riesgos de inseguridad
Escucho
a los muertos que se multiplican
Escucho
a los funcionarios sin sueldo
Escucho a los perros que gritan…
Veo,
escucho y siento.
Siento
el viento que sobrevuela y el polvo que pega
Siento
el carbón y el afán de la cocina
Siento la
pérdida de unos y a veces, la tristeza
Siento
el peso de las miradas
Siento
la fuerza del combate
Siento la muerte, por todas partes a la vez.
Veo,
escucho, siento.
Veo,
escucho, siento.
Y vivo.
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13 janv. 2015
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