Branle-bas de combat
Mercredi soir, alors que je sors de la douche, Lionel appelle. Lionel, c’est le contact que m’a donné Samuel de Tana « tu verras, c’est quelqu’un de vraiment sympa, il connaît bien Tulear et il pourra t’aider ». Je l’avais contacté quelques jours auparavant. « Salut Natacha, on sort ce soir avec des amis, tu veux nous rejoindre ? » Hésitation, je sais qu’il ne fait pas bon sortir la nuit, surtout pour une femme seule. Sans donner un accord franc, je raccroche. Je demande conseil à Carole, évidemment elle ne m’encourage pas… Il est presque 21h, en même temps sortir ce soir est une juste continuité des choses, je suis encore en mouvement. Allez, j’y vais !
Je sors de la résidence, attrape un
pousse (homme en vélo avec une petite carriole à l’arrière qui peut accueillir
jusqu’à deux personnes). « Salama,
auchin jusqu’au front de mer ? Ariv rue ? 2000 ? Eka ! »
C’est parti, il fait nuit noire. Non non, je n’ai pas peur. J’arrive au front
de mer, ne parviens pas à trouver le bar. Appel. Lionel vient me chercher. Je
l’accompagne et nous rejoignons ensemble deux de ses amis installés dans une
petite gargote, Nicol et Manu, deux wasas qui bossent pour des ONG. Manu… Manu,
celui qui est descendu avec Yasmine de Tana en décembre ? Exact !
Tout se recoupe, le monde est petit, même à Madagascar… Je m’assoie, nous
discutons. Connexion. On trinque, un mange des petits poulpes grillés, mmh, les
garçons picolent, Lionel a faim. Nous gagnons un restaurant juste à côté.
Nicol, « je vais pas tarder à rentrer, je suis fatigué », les autres
sourient, ils connaissent déjà la rengaine, eux. Je suis fatiguée aussi mais je
suis bien avec cette bande de joyeux lurons. Ils mangent, je goûte la pizza.
Manu tire la gueule, il a attendu trois plombes pour un hamburger froid et
dégueulasse. Il ronchonne, presqu’agressif. Le temps s’allonge. Je pars ?
En même temps je suis bien quand même. Enfin, nous décollons. On va au Tata Djembé? Non pour Nicol… Allez, juste un verre
on reste pas longtemps ! Ses amis le convainquent, on y va. Ainsi je
plonge dans l’ambiance malgache, musique Tsapiky,
du sud et Salegy, du nord. Manu est tout sourire, il
danse. Fini l’air aigris, c’est le plus heureux du monde ! Moi j’observe.
Je regarde ses danses fougueuses, érotiques… C’est beau, c’est chaud. Les
femmes ont un corps élastique qui s’élance en tous sens, la croupe relevée sur
les rythmes déchaînés. Les hommes dansent bien aussi, le rythme dans la peau,
avec des gestes plus lents mais tout aussi éloquents. Danses effrénées,
simulacre torride et sexuel. Le rythme est bon cependant, il invite à la
cadence. Je reste perchée sur mon siège, la piste est bien trop vide pour s’y
aventurer… Les garçons sont tout sourire, ça fait plaisir. Véritable connexion.
4h passées nous rentrons après une brève halte chez Nicol, je me lève dans
trois heures pour aller au lycée... Par chance, Manu habite à 30 mètres de là où
je dors, il me dépose en voiture. Merci !
7h20, le téléphone me réveille,
message : « Bonjour la belle au bois dormant, des amis ont appelé hier,
ils viennent ce week-end à la maison, peux-tu libérer la chambre ce soir ou
demain stp ? désolée… ». C’est Carole. Merde ! Je me lève,
parfaitement réveillée. Branle-bas de combat, il faut que je trouve un
squat ! Il faut que je vire toutes mes affaires ! Dans ma tête, ça
fuse. Ai-je fait quelque chose de mal ? Pourquoi un départ si brusque,
avec toutes mes affaires ? Les hôtels sont loin du lycée et de la maison
que je souhaiterais éventuellement emménager (il me faut juste trouver un ou
une colocataire…). Merde. Trouver une solution. J’envoie un message aux
garçons, bien sûr ça roupille sec ! Je pense à Manu, juste à côté. Ce
serait l’idéal… J’appelle, répondeur. J’appelle, répondeur. Je vais au lycée.
J’appelle, répondeur. Merde ! J’arrive, je suis toute chamboulée. Bon,
installons le Club de Français.
Midi. J’appelle, toujours ce foutu
répondeur. Yasmine appelle Léo, le colloque de Manu, oui, pourquoi pas
m’accueillir, mais il ne peut prendre la décision, c’est Manu. Appel, répondeur.
Je rentre chez Carole et m’active, pas le choix. Je range les affaires, fais la
lessive (à la main), me lave la tête, tente de correspondre par skype. Je ne
sais pas où je vais atterrir ni quels seront les moyens du bord… Je
pense : Lâcher-prise. Je me répète ces deux mots plusieurs fois dans
l’après-midi. Les paroles de Yasmine résonnent dans ma tête : « tu
sais, là, c’est un coup de stress, mais peut-être que derrière il va t’arriver
de bonnes choses ! ». J’essaye d’y croire. Je pense surtout que j’ai parlé
trop vite et me suis reposée sur mes lauriers. Enfin… J’attends Carole pour
discuter avec elle, voir s’il y a un quelconque problème, si je peux rester une
nuit de plus. Le jour décline, elle n’est toujours pas là… Mince. J’envoie un
message pour prévenir. Plus de crédit ! Je sors sous la pluie. Décidemment
quand rien ne va… Je rentre. Message. Carole arrive… Discussion. Tout va
bien ! C’est juste qu’il y a, effectivement, des amis qui arrivent et elle
déménage la semaine prochaine ! Après, je peux retourner chez elle. Ouf,
ça rentre dans l’ordre… Message de Yasmine, c’est bon, tu peux débarquer chez
les garçons ! Ouf, TOUT rentre dans l’ordre… Carole me dépose, presque
déçue que je ne reste pas une nuit de plus, et je pose mes valises chez Manu et
Léo, à quelques mètres de la maison, dans ma nouvelle maison. Merci !
Merci ma bonne étoile…
Et j’y suis toujours chez Manu et Léo et c’est même plutôt chouette je dirais. J’y resterais bien… Mais j’ai trouvé un coloc et serai peut-être bientôt dans MA maison ! Comme quoi, Yasmine avait bien raison… Merci ! |
Zafarrancho
El miércoles por la noche, cuando salgo de la ducha, una llamada de Lionel. Lionel es el contacto que me dio Samuel de Tana « ya veras, es un chico muy majo, conoce muy bien Tulear et y te podrá ayudar ». Lo había contactado unos días antes. « Hola Natacha, salimos esta noche con unos amigos, ¿quieres juntarte con nosotros? ». Dudas, sé que no es muy bueno salir de noche aquí, sobre todo para una chica sola. Sin dar un acuerdo franco, cuelgo. Pido consejo a Carole, obviamente no me incita… Son casi las nueve, pero al mismo tiempo salir en este momento es una ajusta continuidad de las cosas, ya estoy casi en marcha. Bueno, ¡allá voy!
Salgo de la
residencia, cojo un pousse (hombre que
está en bici con un carrito atrás que puede contener hasta dos personas).
« ¿Salama, auchin hasta el frente
del mar? ¿Ariv rue? ¿2000? ¡Eka! » Marchamos, la noche es negra. Qué
no, no tengo miedo. Llego al frente del mar, no encuentro el bar. Llamo. Lionel
viene a buscarme. Le acompaño y alcanzamos juntos dos amigos suyos instalados en
una taberna, Nicol y Manu, dos wasas
que trabajan para ONG. Manu… Manu, ¿él que bajó con Yasmine desde Tana en
diciembre? ¡Exacto! Todo encaja, el mondo es pequeño, incluso en Madagascar… Me
siento, hablamos. Conexión. Brindamos, comemos pulpitos a la plancha, mmh, los
chicos toman, Lionel tiene hambre. Vamos a un restaurante justo al lado. Nicol,
“bueno chicos, pronto me piro, estoy cansado”, los otros sonríen, ya conocen la
historia. Yo, también estoy un tanto cansada pero me siento bien con aquella
banda de vivales. Ellos comen, yo pruebo la pizza. Manu pone mala cara, ha
esperado tres horas una hamburguesa fría
y mala. Gruñe, casi agresivo. El tiempo se alarga. ¿Me voy? En fin de
cuentas me siento bien. Por fin, marchamos. ¿Vamos al Tata Djembé? Para Nicol,
¡qué no hombre! Venga, tan sólo un vaso, ¡no nos quedamos mucho tiempo! Sus
amigos lo convencen, entramos. Así me inmerso en el ambiente malgache, música Tsapiky,
del sur y Salegy, del norte. Manu no
para de sonreír, está bailando. Ya no hay más mala cara, ¡resulta el más feliz
del mundo! Yo, observo. Miro esas danzas fogosas, eróticas… Es bonito, es
calentísimo. Las mujeres llevan un cuerpo elástico que se balanza en todos los
sentidos, la grupa levantada sobre los ritmos desencadenados. Los hombres
también bailan bien, el ritmo en la piel, con gestos más lentos pero aún tan
elocuentes. Bailes enfrenados, simulacro tórrido y sexual. El ritmo es bueno
sin embargo, invita a la cadencia. Sigo encaramada en mi sillón, la pista es
demasiada vacía para que me aventure… Los chicos sonríen, da ilusión. Verdadera
conexión. A las 4 de la madrugada volvemos a casa después de una breve pausa en
casa de Nicol, me levanto tres horas más tarde para ir al instituto... Por
suerte, Manu vive justo al lado de donde duermo, me deja con el carro.
¡Gracias!
7h20, el
teléfono me despierta, un mensaje: “Hola bella durmiente, amigos me llamaron
ayer, vienen a pasar el fin de semana en casa, ¿puedes liberar el cuarto para
esta noche o mañana por favor? Lo siento…”. Es Carole. ¡Mierda! Me levanto,
totalmente despierta. Zafarrancho, ¡tengo que encontrar otro lugar para dormir!
¡Tengo que quitar todos mis trastos! En mi cabeza, todo se mezcla. ¿Hice algo
malo? ¿Por qué una salida tan de repente, con todas mis cosas? Los hoteles
quedan lejos del instituto y de la casa que quisiera alquilar (sólo me falta
encontrar un compañero de piso). Mierda. Encontrar una solución. Mando un
mensaje a los chicos, ¡obviamente todos duermen profundamente! Pienso en Manu, justo
al lado. Sería perfecto… Llamo, contestador. Llamo, contestador. Voy al
instituto. Llamo, contestador. ¡Mierda! Llego, me siento patas arriba. Bueno,
arreglamos el Club de Francés.
Mediodía. Llamo,
sigue siendo ese puto contestador. Yasmine llama a Léo, el que comparte la casa
con Manu, sí, pueden alojarme, pero no es él quien toma la decisión, sino Manu.
Llamada, contestador. Vuelvo a casa de Carole, no hay más remedio. Hago mis
maletas, lavo la ropa (a mano), me limpio el pelo, intento corresponder por
Skype. Aún no sé dónde llegaré y cuáles serán los medios proporcionados…
Pienso: soltar la presa. Me repito aquellas tres palabras varias veces por la
tarde. La voz de Yasmine hace echo en mi mente: “sabes, es un golpe de estrés,
pero ¡tal vez detrás llegarán buenas asuntos!”. Intento creer en ello. Pienso
sobre todo que he hablado demasiado rápido y que me he dormido sobre los laurales. En
fin… Espero a Carole para hablar con ella, ver si hay algún problema, si puedo
quedarme una noche más. El día va despareciendo, todavía no ha llegado… Jolín.
Mando un mensaje para avisar. ¡No tengo más crédito! Salgo bajo la lluvia.
Cuando nada sale bien… Vuelvo. Mensaje. Carole llega… Discusión. ¡Todo bien!
Sólo que, efectivamente, ¡amigos suyos llegan y ella se muda la semana que
viene! Después, podré volver con ella. Uf, la cosas salen bien… Mensaje de
Yasmine, es ok, ¡puedes ir a casa de los chicos! Uf, TODAS las cosas salen
bien… Carole me lleva con el coche, casi disgustada de que no me quedara una noche
más, y dejo mis maletas en casa de Manu y Léo, a unos cuantos metros de la
casa, en mi nueva casa. ¡Gracias! Gracias mi buena estrella…
Y sigo allá, en casa de Manu y Léo, y es bastante agradable a la verdad. Me quedaría con gusto… Pero ¡he encontrado un compañero de piso y quizás estaré pronto en MI casa! Así que Yasmine tenía razón… ¡Gracias! |
22 janv. 2014
19 janv. 2014
Une vagabonde s'installe à Tulear, Madagascar
Dimanche 12 janvier. Je suis dans l’avion pour Tulear. Je viens de passer une semaine avec les autres animateurs français à Antananarivo, la capitale de Madagascar. De belles rencontres à Tana, Samuel, le malgache spirituel qui m’a permis de trouvé un logement d’urgence (vive l’administration française qui ne peut tenir ses engagements…) chez Eric -un amateur de coach-surfing- et qui m’a permis de traverser, en toute sérénité, les bas-fonds de la capitale by night (cela change de l’univers wasa hôtels et grands restaus) ; un sympathique couple de français en voyage ; puis Medhi et Notfi, les "barbus" de l’hôtel, musulmans français très pratiquants et pour le second carrément prédicateur. De belles rencontres qui ont marqué et embelli une semaine dans une ville immense, sale, irrespirable. Jolie cependant avec ses collines parées de maison de bois ou de petites bicoques. Tana possède son style, son charme… Mais elle étouffe et je suffoque. Vivement le départ pour Tulear ! Je m’impatiente et il me tarde dès le premier jour de formation de rencontrer les élèves du lycée Botokeky. Patience… Il faut arriver à Tulear d’abord…
Alors j’arrive, à 9h30 dimanche matin. Il fait 31 degrés…
Yasmine, ma binôme, a trouvé un logement mais ne peut m’aider. Soit. La veille
et dans l’avion je me prépare psychologiquement à une arrivée pas évidente et
je me mets en mode "warrior" : me débrouiller malgré mon
chargement de 35kg pour trouver le lycée, une chambre d’hôtel et, peut-être (il
faut bien rêver un peu) un éventuel logement. Je déteste être chargée…
À peine sorties de l’aéroport les taximan :
« 20 000, c’est le prix ! ». Mouai… Je vais sur le parking
chercher un autre plan. Je tombe sur Carole, une jeune wasette qui peut nous
déposer au centre-ville, merci. Je demande à m’arrêter au restaurant l’Étoile
de Mer, mon contact sur place. « Mais, s’exclame Carole, Sandrine n’est
pas là ! Elle est à Tana, elle est malade ! » Mince, pas de
chance pour moi… Carole appelle Sandrine, oui, elle m’attendait c’est vrai…
Alors Carole relaye son amie et me prend sous son aile, me fait visiter de
petites chambres d’hôtels, une ou deux maison à louer pour, finalement, me
proposer de m’héberger pour la nuit (une grande maison d’expat tout confort, je
fais pas exprès !). Parfait. À midi elle m’embarque et nous sortons avec
son 4x4 de la ville, direction l’Hôtel Bakuba
à 15 km. Je n’ai pas pris de photos et c’est bien dommage, voici le lien pour
que vous en profitiez tout de même. Un petit bonheur architectural et de
tranquillité, un havre de paix au sein de la brousse sud malgache, avec
piscine, vue sur la mer, la montagne, la paix et une cuisine exquise…
Exactement ce qu’il me fallait après une semaine de ville engloutissante. Au
retour, présentation à la femme du consul et lui-même. Je retiendrai l’anecdote
de mon premier contact avec Monsieur le Consul, à travers son fils de 2 ans et
demi : « Il est où papa ? – Il fait caca ! » Oui
oui, on parle bien du consule…
Une grande chance donc dès mon arrivée. L’efficacité dune
Bonne Étoile surdimensionnée. Merci.
Je vous raconte ma rencontre avec le lycée ?
Lundi, 6h30. Je me présente à Mr le Proviseur puis assiste à
son discours hebdomadaire du lundi face aux élèves réunis dans la cours. Deux
milles environs, bien droits et bien rangés. Il parle juché sur une estrade
micro à la main et je l’observe de loin. J’entends à peine mon nom lorsque les
professeurs me pressent en avant, allez, vas-y, il t’appelle ! Et là,
j’entends, je vois et je ressens. Un tonnerre d’applaudissement et tous les
regards tournés vers ma personne. Oh que j’aimerais me cacher dans un trou de
petite souris ! Mais je garde la tête bien droite et regarde les élèves dans
les yeux. Oh que j’aimerais disparaître ! Les applaudissements me font
vibrer et c’est telle une star que je monte sur le podium, Yasmine me rejoint.
Quel accueil… C’est sûr, les élèves savent qui nous sommes désormais. Mr le
Proviseur nous présente puis nous tend le micro. Discours improvisé juchée bien
haut, bien en évidence, discours improvisé face à deux milles têtes de pipe aux
yeux hagards et surpris. J’ai le ventre qui tremble mais je souris. Les mots
sortent seuls de ma bouche, je ne réfléchis pas, je ne pense pas. Simplement,
je souris…
|
Domingo, 12
de enero. Estoy en el avión para Tulear. Acabo de pasar una semana con los demás animadores franceses en
Anatananarivo, la capital de Madagascar. Bellos encuentros en Tana, Samuel, el malgache
espiritual que me hizo encontrar un alojamiento de urgencia (viva la
administración francesa incapaz de seguir sus compromisos…) en casa de Eric -un
aficionado de coach-surfing- y que me permitió atravesar, en toda serenidad,
los barrios de la capital by night (eso cambia del ambiente váhasete hoteles y
restaurantes); una simpática pareja de franceses de viaje por el país;
Medhi y Notfi, les “barbudos” del hotel, musulmanes franceses muy practicantes
y, en cuanto al secundo, predicador. Bellos encuentros que marcaron y adornaron
una semana en una ciudad inmensa, sucia, irrespirable. Bonita sin embargo con
sus montes ataviados con casotas de madera o casitas de tablas. Tana posee su
estilo, su encanto… Pero agobia y yo sufoco. ¡Cuánto espero la ida para Tulear!
No aguanto y desde el primer día de formación tengo impaciencia de encontrar a
los alumnos del instituto Botokeky. Paciencia… Pero hay que llegar a Tulear
primero…
Entonces llego, a las 9 y media de la mañana. Hace 31 grados… Y
arriba, quemando el sol. Yasmine, mi compañera de trabajo, ya ha encontrado un
alojamiento pero no me puede ayudar. Bueno pues. La víspera y en el avión me
preparo psicológicamente a una llegada complicada y me pongo en modo guerrero:
espabilarme a pesar de mi carga de 35 kg para encontrar el instituto, un hostal
y, tal vez (hace falta soñar un poco) un eventual alojamiento. Odio estar
cargada…
Apenas fuera del aeropuerto, los taxistas: “20 000, ¡es el
precio!”. Sí claro… Me dirijo hacia el aparcamiento para encontrar otra
solución. Me topo con Carole, una joven váhaseta
que nos puede dejar al centro de la ciudad, gracias. Le pido que me deje en el
restaurante l’Étoile de Mer, mi contacto en la ciudad. “Pero, se exclama
Carole, ¡Sandrine no está! Se fue a Tana, ¡está enferma!”. Mierda, mala suerte
para mí… Carole llama a Sandrine, sí sí, me esperaba, es verdad… Entonces
Carole toma el relevo de su amiga y me acoge: me hace visitar cuartos de
hoteles, una o dos casas para alquilar y, finalmente, me propone alojarme para
esa noche (une gran casa de expatría súper cómoda, ¡no lo hago a propósito!). Perfecto. Dejo mis maletas en
su casa y a medio día salimos juntas con su 4x4 fuera de la ciudad, dirección
el Hôtel Bakuba a unos quince
kilómetros. No tenía mi cámara y es una pena, pero aquí tienen la dirección
para visualizar fotos. Un amor arquitectural y de tranquilidad, un remanso de
paz en seno de la “selva” sur de Madagascar, con piscina, vista sobre el mar,
la montaña, la paz y una cocina exquisita… Exactamente lo que necesitaba
después de una semana en una ciudad engullidora. Al regresar, Carole me
presenta a la mujer del Cónsul y a él mismo. Me acordaré de la anécdota de mi
primer contacto con el cónsul, a través de su hijito de dos años y medio:
“¿Dónde está papá? – ¡Hace caca!”. Sí, sí, hablamos del Cónsul…
Así que une gran suerte apenas llegada. La eficacia de una Buena
Estrella super poderosa. Gracias.
¿Les cuento mi encuentro con el instituto?
Lunes, 6h30. Me presento al Director y asisto a su discurso
hebdomadario del lunes frente al conjunto de los alumnos reunidos en el patio
del colegio. Dos mil más o menos, todos bien rectos y aparcados. Él habla,
encaramado sobre un estrado con un micrófono en la mano; yo lo observo desde
lejos. Apenas escucho mi nombre cuando los profesores me empujan adelante,
venga, ve, ¡te está llamando! Y en este instante oigo, veo y siento. Un tóner
de aplausos y todas las miradas giradas hacia mí. Uh, ¡cuánto quisiera
esconderme en un agujerito de ratoncito! Pero conservo la cabeza recta y miro a
los alumnos en los ojos. Uh, ¡cuánto quisiera desparecer! Los aplausos me hacen
vibrar y es como una star que subo el estrado, Yasmine conmigo. Vaya recepción…
Seguro, ahora los alumnos saben quiénes somos. El Director nos presenta y nos
da el micrófono. Discurso improvisado encaramada bien alto, en completa
evidencia, discurso improvisado frente a dos mil cabezas con ojos azorados y
sorprendidos. Tengo temblores en la barriga pero sonrío. Las palabras salen
solas de mi boca, no reflexiono, no pienso. Tan sólo sonrío…
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